Les autorités algériennes envisagent de réduire les surfaces de l’ambassade et de la résidence de l’ambassadeur de France à Alger en réponse à des mesures prises à Neuilly-sur-Seine.
La réciprocité comme réponse : Alger menace les propriétés diplomatiques de France
Un nouvel épisode agite les relations diplomatiques entre Alger et Paris, cette fois autour des biens immobiliers utilisés par les représentations diplomatiques. Selon le quotidien El Khabar, l’Algérie pourrait limiter drastiquement l’usage des terrains occupés par l’ambassade de France à Hydra et la résidence de l’ambassadeur à El Biar. La surface de cette dernière, connue sous le nom de villa des Oliviers, pourrait passer de 4 hectares à 1 hectare, tandis que les 14 hectares de l’ambassade pourraient être réduits à seulement 2.
Cette réaction potentielle ferait suite à des décisions prises par la mairie de Neuilly-sur-Seine à l’encontre de la résidence de l’ambassadeur d’Algérie en France. Parmi les mesures dénoncées : le retrait d’emplacements de stationnement et l’imposition d’une taxe annuelle de 11.700 euros sur une loge. Le tout s’inscrit dans une logique de représailles, invoquant le principe de réciprocité diplomatique.

Un contentieux ancien ravivé par de nouvelles tensions politiques
Le différend concernant les biens français en Algérie n’est pas nouveau. Il a refait surface en mars dernier, en pleine crise diplomatique, lorsque l’ambassadeur de France à Alger a été convoqué par le ministère algérien des Affaires étrangères. L’Algérie dénonce depuis longtemps l’occupation d’au moins 61 biens immobiliers sur son territoire par la France, souvent pour des loyers jugés symboliques. La villa des Oliviers, par exemple, serait toujours occupée selon un bail datant de 1962, expiré depuis deux ans.
Ce regain de tensions survient dans un climat déjà tendu : l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien a entraîné une série d’expulsions croisées entre les deux pays. Alors qu’un apaisement semblait possible début avril, la confrontation reprend de plus belle, fragilisant davantage une relation bilatérale déjà marquée par de nombreuses crispations.
