Malgré une reprise du dialogue entre Paris et Alger, Bruno Retailleau, Marine Le Pen et Xavier Driencourt ravivent les tensions, accusant l’Algérie de ne pas poser d’actes concrets. Le spectre d’une riposte politique refait surface.
Bruno Retailleau persiste…
Alors que les présidents Tebboune et Macron ont entamé une démarche d’apaisement, concrétisée par la visite du ministre Jean-Noël Barrot à Alger le 6 avril, certaines figures politiques françaises continuent de jouer la carte de la fermeté. C’est le cas de Bruno Retailleau, sénateur influent, qui persiste à exiger des “gestes forts” de la part d’Alger. L’homme politique a réitéré ses conditions : la libération de Boualem Sansal et la réadmission des Algériens en situation irrégulière, faute de quoi il relancera une « riposte graduée ».
De son côté, Xavier Driencourt, ex-ambassadeur en Algérie, n’a pas manqué de qualifier la visite de Barrot d’acte de soumission, évoquant une « humiliation diplomatique » à travers l’expression historique “aller à Canossa”. Pour lui, le climat était glacial dès l’atterrissage du ministre à Alger, preuve que la réconciliation serait, selon lui, encore loin d’être sincère.

Immigration et accords bilatéraux : Marine Le Pen relance un vieux débat
Dans un autre registre, Marine Le Pen s’est emparée du dossier de l’immigration, un terrain privilégié de l’extrême droite. Elle dénonce une « submersion » migratoire en citant une augmentation de 91 % du nombre de visas délivrés aux Algériens entre 2022 et 2024. Une accusation qui omet de rappeler que les chiffres avaient drastiquement chuté en 2021, suite à une décision unilatérale de l’Élysée, avant de revenir à la normale après la levée des restrictions fin 2022.
Déjà fragilisée par une condamnation judiciaire dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, Marine Le Pen n’en démord pas. Elle accuse le président Macron de maintenir les accords bilatéraux de 1968, qu’elle considère comme une faille dans le contrôle migratoire. Sa rhétorique s’inscrit dans une stratégie électorale en vue de 2027, où elle demeure en tête des sondages.