TSA – L’Algérie fait face à une nouvelle vague de covid-19. En 15 jours, le nombre de contaminations quotidiennes a triplé, passant d’un peu plus de 400 le 1er juillet à près de 1200 le 16 juillet. Cette flambée fait craindre le pire aux soignants qui se mobilisent pour sensibiliser et alerter la population et les autorités sur la gravité de la situation.
Dans une vidéo diffusée à partir de son lieu de travail à l’EPH d’El Affroun (wilaya de Blida), le Dr Aouidat n’y va pas par quatre chemins. « Cette 3e vague dépasse les deux premières. La situation est gravissime. On ne va pas rester à compter nos morts », lance-t-elle d’emblée. « Elle va nous engloutir », intervient sa collègue qui filme son intervention.
Et Dr Aouidat de reprendre : Actuellement, il y a une agressivité du variant, les malades sont tous oxygénodépendants. On est complètement dépassés au niveau des structures de base. Les malades dans les urgences médicales, et je ne parle pas des consultations covid, les patients sont déjà contaminés à cause d’une contagiosité importante. Tout cela à cause des fêtes de mariages et autres cérémonies.
La situation est gravissime, cette phrase revient plusieurs fois dans la bouche de la praticienne en première ligne dans la lutte contre la pandémie de covid-19. « Si nous ne faisons rien, dans quelques jours nous nous dirigeons contre un mur. Alors, réagissez, c’est le moment », demande la praticienne.
On a besoin de places pour les patients. On a besoin d’oxygène pour les malades. Je lance un appel aux autorités et aux responsables qui ont le pouvoir de décision : il faut trouver un plan B, s’il ne fonctionne pas, on passe au plan C…Il faut avoir une stratégie. Je ne doute pas de leur bonne volonté, mais là il faut voir loin, il faut anticiper !, enjoint le médecin qui suggère quelques propositions. Parmi lesquelles, le recours au secteur privé.
Aujourd’hui, les malades ne trouvent plus de places dans les hôpitaux. Je propose de faire appel au privé. On est en état de guerre. Les malades sont en train de mourir. C’est le moment de réquisitionner les cliniques privées (qui) ont des services de réanimation et des sources d’oxygène pour nous aider, préconise-t-elle.
Le médecin s’adresse aux responsables de ces cliniques : Faites comme si c’étaient vos parents qui sont dans le besoin. C’est une question de temps. Il y a urgence. Dans cette pathologie, il y a une détresse respiratoire et un besoin d’oxygène et de traitement médical en urgence, ça ne peut pas attendre. On a besoin d’être aidés, c’est le système de santé de base est dépassé.