L’Algérie met en place différentes mesures pour tenter de mettre fin au marché noir des devises. La dernière en date consiste à augmenter de manière importante le montant de l’allocation touristique. Les économistes et les institutions internationales considèrent que l’existence d’un double taux de change pose un problème pour l’économie algérienne.
Le marché noir est encouragé par deux types de demandes, l’une légitime, celle des voyageurs qui ont besoin de devises pour leurs dépenses à l’étranger, et une autre moins légitime, celle des réseaux du commerce informel, de l’évasion fiscale et du blanchiment d’argent. Dans sa stratégie, le gouvernement algérien cherche à répondre à la demande légitime tout en dissuadant les autres. Est-ce que les mesures prises auront enfin des effets significatifs ?
Répartition du tourisme : réduire la demande de devises sur le marché illégal
Les Algériens et les Marocains qui vivent à l’étranger sont présents en nombre égal. La différence dans les transferts d’argent entre ces deux communautés s’explique par le fait que la plupart des Algériens effectuent leurs transferts en dehors des canaux bancaires, ce qui entraîne une importante perte de devises pour l’État.
De plus, l’Algérie reçoit des devises provenant de la surfacturation des importations et des opérateurs légaux qui importent des produits. Récemment, l’Algérie a pris des mesures pour décourager le marché noir des devises, notamment en réglementant l’ouverture des bureaux de change officiels. Cependant, cette réglementation n’a pas réussi à capturer toutes les devises en circulation, car tant qu’il y aura un écart important entre les taux de change officiel et parallèle, ceux qui ont des devises à vendre se tourneront vers le marché noir.
La mesure la plus importante pour réduire la demande sur le marché noir et faire baisser les prix des devises étrangères
Aucun bureau de change officiel n’a été ouvert depuis plus d’un an, depuis la publication de cette réglementation. La mesure la plus importante pour réduire la demande sur le marché noir et faire baisser les prix des devises étrangères est l’augmentation de l’allocation touristique. Le président de la République a décidé de porter cette allocation à 750 euros pour les Algériens voyageant à l’étranger une fois par an.
Auparavant, cette allocation était limitée à 15 000 dinars, soit un peu plus de 100 euros. De nombreux économistes estiment que cette mesure va mettre fin au marché noir des devises, car ce sont les petits acheteurs (étudiants, touristes, malades, pèlerins, etc.) qui stimulent la demande.