L’arrestation de Fethi Ghares, leader du MDS, suscite des interrogations à quelques semaines des élections présidentielles en Algérie, alors que le président Tebboune vise un second mandat.
L’arrestation de Fethi Ghares à Alger en pleine campagne présidentielle
À moins de deux semaines des élections présidentielles algériennes prévues pour le 7 septembre, la situation politique s’intensifie avec l’arrestation de Fethi Ghares, un militant de gauche influent et leader du Mouvement démocratique et social (MDS), un parti interdit. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a confirmé son arrestation à son domicile à Alger, suivie de son transfert au commissariat central, bien qu’aucune convocation officielle ne lui ait été présentée.
Selon son épouse, Fethi Ghares a été interpellé par trois policiers en civil qui ont prétexté la nécessité d’une explication sans fournir de convocation formelle. Malgré l’assurance qu’il serait emmené au commissariat le plus proche, son épouse a été informée plus tard qu’il ne s’y trouvait pas. Aucune déclaration officielle n’a été émise pour expliquer cette arrestation.
Un militant de gauche sous pression avant les élections présidentielles
Fethi Ghares, âgé de 49 ans, est un militant reconnu pour sa participation au mouvement de protestation Hirak de 2019, qui a joué un rôle crucial dans la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Déjà arrêté en juin 2021 et condamné à deux ans de prison en janvier 2022 pour diverses accusations, dont « atteinte à la personne du président », il avait été libéré en mars 2022 après une réduction de peine.
Cette nouvelle arrestation intervient alors que les autorités ont renforcé les restrictions à l’encontre de Karim Tabbou, une autre figure du Hirak, accentuant ainsi la répression à l’approche des élections où le président Abdelmadjid Tebboune cherche à obtenir un second mandat. Le MDS, successeur du Parti communiste algérien, avait été officiellement interdit en février 2023, renforçant la pression sur les mouvements d’opposition.
L’arrestation de Fethi Ghares reflète les tensions croissantes en Algérie à l’approche des élections présidentielles, où le climat politique se durcit pour les opposants au régime. Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir politique du pays, avec des enjeux majeurs autour des libertés civiles et de l’intégrité des processus électoraux.