D’après un sondage réalisé par l’institut CSA, une nette majorité de Français est favorable à l’adoption de sanctions économiques envers l’Algérie si celle-ci refuse de reprendre ses ressortissants expulsés de France. Ce positionnement rappelle la stratégie adoptée par Donald Trump face à la Colombie, où des droits de douane accrus ont conduit Bogotá à accepter le retour de ses citoyens expulsés des États-Unis. Selon cette enquête, réalisée pour CNews, Europe 1 et le JDD, 81% des Français soutiennent des mesures similaires, telles que l’augmentation des droits de douane, en cas de blocage algérien.
Des relations diplomatiques toujours tendues
Les relations entre Paris et Alger demeurent complexes. Début octobre, l’Algérie a refusé de recevoir un de ses ressortissants, un influenceur expulsé par la France, invoquant des menaces de mort formulées en ligne. Quelques jours plus tard, Alger a convoqué l’ambassadeur français pour protester contre des « traitements dégradants » présumés infligés à des passagers algériens dans des aéroports parisiens.
Soutien majoritaire à une approche ferme
L’idée de sanctions économiques séduit largement toutes les tranches d’âge. Les 50-65 ans y sont les plus favorables (87%), suivis par les 18-24 ans (79%), les 25-34 ans (77%) et les 35-49 ans (71%). Les écarts sont également faibles entre les différentes catégories socioprofessionnelles, avec 82% de soutien chez les inactifs, 81% chez les CSP+ et 80% chez les CSP-.
Des divergences selon les orientations politiques
Cependant, les opinions varient davantage en fonction des affiliations politiques. Les sympathisants des Républicains sont presque unanimes (97%) à prôner une posture stricte, reflétant la ligne dure défendue par figures comme Bruno Retailleau, qui a dénoncé l’« humiliation » subie par la France lors du refus algérien. De même, 92% des partisans du Rassemblement national soutiennent cette approche musclée, traduisant une tendance générale à privilégier des mesures coercitives face à cette impasse diplomatique.
Avis partagé au sein de La France Insoumise
Dans la majorité présidentielle, 84 % des sondés soutiennent des mesures fermes à l’encontre du régime d’Abdelmadjid Tebboune. À gauche, bien que l’approbation reste majoritaire, elle est moins nette, avec 69 % d’opinions favorables. En détail, le Parti socialiste (79 %) et les écologistes (70 %) affichent des résultats proches de la moyenne nationale. En revanche, La France Insoumise se distingue avec un soutien nettement plus faible (50 %). Certains élus du mouvement n’hésitent pas à afficher leur sympathie envers le régime algérien, à l’image de l’eurodéputée Rima Hassan, qui avait qualifié l’Algérie de « Mecque des révolutionnaires et de la Liberté » l’été dernier, ou encore refusé de voter une résolution européenne demandant la libération de Boualem Sansal.
Ces positions lui ont valu d’être qualifiée d’« alliée de l’Algérie » par Bruno Retailleau. Malgré ces positions marquées à l’extrême gauche, les sympathisants du parti de Jean-Luc Mélenchon expriment une opinion globalement divisée quant à la manière de traiter avec Alger.