Un énorme scandale ébranle la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), à savoir la Police algérienne. Le contrôleur de police Rafik Terfas, le Service central de lutte contre le crime organisé de Saoula (Alger), l’une des organismes les plus importants de la DGSN, a été relevé de ses fonctions et limogé à la suite de son implication avérée dans un scandale de corruption et d’abus de pouvoir caractérisé, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.
Ce limogeage brutal et surprenant a été décidé jeudi passé, a-t-on encore pu constater. Surprenant parce que Rafik Terfas jouissait de la confiance absolue de son patron, le directeur général de la sûreté nationale (DGSN), Farid Zineddine Bencheikh, ainsi que de nombreux autres hauts responsables du pouvoir algérien. Depuis fin octobre 2021, Rafik Terfas a été chargé de mener d’importantes enquêtes sur des dossiers très sensibles qui relèvent de plusieurs affaires d’enrichissement illicite et de détournements de l’argent public.
Or, il s’avère que Rafik Terfas est lui-même un personnage sulfureux qui n’est pas exempt de tout soupçon. Preuve en est, ce haut responsable de la DGSN a été dénoncé pour des faits graves de corruption et d’abus de pouvoir. En effet, une contre-enquête menée par d’autres services de sécurité a démontré que Rafik Terfas a été le principal artisan de l’arrestation brutale de l’homme d’affaires Mohamed Arezki Aberkane ainsi que de son placement en garde-à-vue pendant toute une longue semaine au sein des locaux du Service central de lutte contre le crime organisé de Saoula (Alger) sans aucun justification légale puisque les griefs retenus contre ce chef d’entreprise se sont avérés insignifiants et portent sur des dépenses personnelles en devises de quelques milliers d’euros.
En vérité, Rafik Terfas a instrumentalisé ses fonctions de haut responsable de la DGSN pour monter des charges fictives contre Mohamed Arezki Aberkane et justifier ainsi son détention arbitraire. Des rapports sécuritaires accablants contre Rafik Terfas ont démontré que ce haut responsable de la DGSN a abusé de son pouvoir pour influencer les enquêteurs en charge du dossier d’Arezki Aberkane et les contraindre à falsifier les accusations retenues à son encontre dans le seul but de manipuler les magistrats pour les amener ensuite à prononcer un mandat de dépôt synonyme d’emprisonnement pour le chef d’entreprise ciblé par une manoeuvre machiavélique dont les dessous ont été révélés récemment dans une publication d’Algérie Part.
Rafik Terfas a servi ainsi de principal relai pour cette manoeuvre de manipulation malsaine élaborée dans le sillage d’une guerre de clans minant le sérail algérien.
D’autre part, le chef du Service central de lutte contre le crime organisé est également impliqué dans une sinistre affaire de chantage et de corruption. Lors d’une récente enquête diligentée par cet organisme de la DGSN, Rafik Terfas avait pris attache avec Mohamed Aoune, ex-Pdg de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), pour l’auditionner et l’interroger à propos des affaires florissantes, mais douteuses, dans le secteur de l’immobilier du milliardaire déchu Omar Benabdellah. Rafik Terfas a usé de son pouvoir et de ses fonctions pour faire du chantage à Mohamed Aoune et lui réclamer un pot-de-vin, une somme d’argent conséquente, en lui promettant de retirer son nom de cette enquête pour lui éviter des soucis avec l’appareil judiciaire.
Choqué et scandalisé par ce chantage inqualifiable, Mohamd Aoune a alerté l’entourage du Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, pour dénoncer cette dérive dangereuse. Mohamed Aoune fut par le passé l’un des collaborateurs les plus proches de Tebboune lorsque ce dernier dirigeait le secteur de l’Habitat de 2012 jusqu’à 2017. Jusqu’à aujourd’hui encore, Mohamd Aoune entretient une relation amicale avec l’actuel Chef de l’Etat. Abdelmadjid Tebboune est entré rapidement dans une colère noire lorsqu’il a été saisi par son ancien collaborateur à propos de cette pratique scandaleuse de Rafik Terfas. Et c’est ainsi que le patron de la DGSN a été pressé de limoger dans les plus brefs délais le chef du Service central de lutte contre le crime organisé en attendant d’éventuelles suites judiciaires à ce scandale inédit qui continue de faire couler beaucoup d’encre au sein de la Police algérienne.
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