Coup de théâtre à Alger : le conseiller du président Tebboune, Chafik Mesbah, est brutalement démis de ses fonctions. Retour sur un parcours explosif entre armée, politique et secrets d’État.
Fin de règne à la présidence : Chafik Mesbah, l’homme des secrets, évincé
Un nom discret, une influence immense. Et soudain, le silence. Mohamed Chafik Mesbah, conseiller du président Tebboune, vient d’être brutalement remercié. Un décret lapidaire publié dans le Journal officiel n°22 acte la fin d’un rôle-clé dans les arcanes du pouvoir. Pourquoi maintenant ? Et que cache vraiment cette mise à l’écart ?
Une carrière dans l’ombre du pouvoir : de colonel à confident présidentiel
Ancien colonel de l’Armée nationale populaire (ANP), Mesbah n’a jamais été un militaire ordinaire. Passé maître dans l’art de la discrétion, il gravit les échelons jusqu’à devenir un pivot du pouvoir civil sous Tebboune.
À la tête de l’Agence algérienne de coopération internationale, créée en 2020, il gérait des dossiers sensibles, dont le déploiement stratégique de cadres algériens à l’étranger. Ce poste, stratégique et peu médiatisé, le plaçait au cœur des décisions diplomatiques du chef de l’État.
Comment un homme aussi central peut-il être écarté sans explication publique ?
Des déclarations explosives contre le régime Bouteflika
Chafik Mesbah ne s’est jamais contenté d’obéir. Politologue respecté, docteur en sciences politiques, il s’est illustré par des prises de position tranchantes dans des médias internationaux.
En 2014, il crée le choc :
« Le général Toufik voyait les dérives du système, mais il était isolé. »
« Le clan présidentiel a répondu par la violence. »
Ses critiques sur le régime Bouteflika et l’intervention musclée d’Amar Saïdani avaient fait l’effet d’une bombe. Une voix dissidente au cœur même du pouvoir… jusqu’à ce que le pouvoir décide de s’en passer.
Une éviction calculée ou un avertissement politique ?
L’Algérie traverse une période trouble. Entre tensions internes, incertitudes économiques et repositionnements géopolitiques, chaque geste du président Tebboune est scruté. Écarter un homme comme Mesbah, est-ce une purge silencieuse ou un message envoyé aux autres figures critiques ? Ou l’annonce d’un virage stratégique dans les cercles restreints du palais d’El Mouradia ? Discret mais influent, Mesbah pourrait bien rebondir ailleurs. Universitaire respecté, analyste redouté, il n’a probablement pas dit son dernier mot. Continuera-t-il à peser dans les débats politiques depuis l’extérieur ? Ou choisira-t-il l’exil intellectuel ?