L’euro et le dollar reculent sur le marché noir algérien, mais la fameuse allocation touristique de 750 € reste introuvable. Un double choc qui alimente colère et incertitudes. Les détails dans cette édition du mardi 10 juin 2025.
Euro en chute : ce que cache le marché noir en Algérie après l’Aïd
Le marché parallèle algérien connaît une secousse inattendue. Juste après l’Aïd el-Adha, l’euro et le dollar, ces devises longtemps convoitées, reculent face au dinar. À Alger, sur la place Port Saïd, les cambistes sont sur le qui-vive : l’euro se négocie désormais à 259 dinars, loin des pics récents. Le dollar, lui, redescend à 230 dinars.
Un effritement discret, mais révélateur : les flux de devises, boostés par les dépenses de l’Aïd, ont brièvement rééquilibré l’offre. Résultat : un repli provisoire, observé dans l’ombre du marché noir. Pourtant, les taux officiels restent bien en deçà : 149 dinars pour l’euro, 131 pour le dollar. Un écart toujours aussi choquant, alimenté par une politique de change opaque et un accès aux devises restreint.
Allocation touristique : promesse enterrée ou stratégie de diversion ?
L’autre bombe, c’est cette allocation touristique de 750 euros que tout le monde attend… et qui ne vient toujours pas. Annoncée en fanfare en décembre 2024 par le président Tebboune, cette mesure reste sans suite. Le ministre des Finances, interpellé début juin, botte en touche : « Ce n’est pas de mon ressort, mais de celui de la Banque d’Algérie ».
Une réponse qui sonne comme un aveu d’impuissance. Car en mars, les autorités promettaient un lancement “après l’Aïd El-Fitr”. En avril, on installe même des guichets de change dans les aéroports. Puis plus rien. Silence radio. Une opacité qui irrite une population déjà lassée des effets d’annonce et des décisions sans lendemain.
Frustration générale : vers un été sous haute tension ?
Pour les Algériens désireux de voyager cet été, l’heure est à la frustration. Entre un euro devenu presque inaccessible légalement, et une allocation “fantôme” qui reste bloquée dans les tiroirs d’une Banque d’Algérie silencieuse, la tension monte.
La question brûle toutes les lèvres : à qui profite ce flou ? Pendant que le marché noir reste le seul recours, l’économie informelle prospère… et les espoirs s’effondrent. Sans action claire ni communication officielle, c’est un été amer qui s’annonce pour des millions de citoyens.