Le 22 septembre, de nombreux Algériens ont été surpris par la réception d’un SMS énigmatique sur leurs téléphones portables. Ce message, attribué au ministère de la Défense algérien, concernait des appels à témoins relatifs à des possibles crashs d’avions, d’hélicoptères, ou de drones militaires.
Deux hypothèses se dessinent. Soit l’armée algérienne a récemment perdu la trace d’un ou plusieurs de ses aéronefs militaires, notamment des avions, hélicoptères, ou drones, et elle sollicite l’aide de la population pour localiser ces éventuelles épaves. Soit, en raison de la crise en Ukraine qui a restreint l’accès aux pièces de rechange, l’armée algérienne éprouve des difficultés de maintenance de sa flotte aérienne, principalement fournie par la Russie.
Ce SMS mystérieux a semé le doute parmi les Algériens, les incitant à se demander s’il s’agissait de crashs réels ou de simples suppositions. Les problèmes de maintenance, liés au manque de pièces de rechange en raison du conflit en Ukraine, accroissent les risques de crashs aériens, donnant ainsi du crédit à cette préoccupation.
En outre, ce message soulève des interrogations quant à d’éventuels échecs lors de tests de drones, des équipements devenus courants au sein de l’armée algérienne, mais qui sont parfois acquis d’occasion ou de qualité médiocre, notamment en raison de pratiques douteuses.
Il est à noter qu’auparavant, l’armée algérienne avait perdu un drone militaire d’espionnage acquis récemment en Chine. Cet incident a suscité une mobilisation pour retrouver l’épave, qui a finalement été découverte par des villageois dans la wilaya de M’Sila, au sud-est d’Alger.
Les accidents impliquant des avions militaires et des hélicoptères sont devenus l’une des principales causes de décès au sein de l’armée algérienne. Le plus meurtrier d’entre eux a eu lieu en 2018, avec le crash d’un avion de transport militaire russe Iliouchine II-76, faisant 257 victimes, principalement des militaires.
La sécurité aérienne de l’Algérie est devenue une préoccupation majeure, notamment en raison de la situation instable au Mali voisin, où les rebelles touaregs ont intensifié leurs hostilités avec les autorités maliennes, abattant même des avions, y compris ceux utilisés par les mercenaires russes de Wagner. Cette instabilité affecte également le sud de l’Algérie, revendiqué en partie par les rebelles touaregs.
Le mystérieux SMS du ministère de la Défense nationale a été diffusé à grande échelle via l’opérateur mobile Djezzy, signe peut-être d’un changement dans les méthodes de communication de l’armée algérienne, qui a récemment rompu ses liens avec l’opérateur public Mobilis suite à un scandale d’espionnage téléphonique impliquant plusieurs généraux, dont Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée.