Plus de 200 personnes ont manifesté à Essonne contre les conditions d’accueil des étrangers et les OQTF touchant des jeunes en pleine scolarité. Une rencontre est prévue avec la préfecture le 20 mai.
Essonne : forte mobilisation contre les conditions d’accueil des étrangers et les OQTF visant des lycéens
La colère monte en Essonne. Le mercredi 7 mai 2025, plus de 200 personnes – associations, syndicats et lycéens – se sont réunies devant la cité administrative d’Évry-Courcouronnes pour dénoncer la gestion jugée inhumaine des dossiers de titres de séjour et la multiplication des OQTF (Obligations de quitter le territoire français), y compris à l’encontre de jeunes en pleine scolarité.
Des démarches longues, un accueil défaillant
Le collectif Exilés 91, épaulé par la CGT, la FSU et plusieurs établissements scolaires, dénonce une attente de plusieurs années pour l’examen de certains dossiers, sans récépissés, et des parcours administratifs chaotiques. « À Évry, on attend trois ans sans réponse, puis il faut tout préparer en urgence », témoigne Yssam Saïdi, avocate. Les manifestants réclament un accueil physique digne, la délivrance systématique de récépissés, et l’arrêt des OQTF contre les jeunes scolarisés.
Des élèves menacés d’expulsion
Parmi les cas les plus révoltants, celui d’Abdoul, 19 ans, élève en terminale au lycée Georges Brassens, visé par une OQTF en avril, à quelques semaines du bac. « Moi, j’ai rien fait de mal », affirme-t-il, soutenu par ses camarades. Esther, lycéenne aux Ulis, et Celestino, étudiant en BTS menacé d’expulsion vers l’Angola malgré un risque de mort selon ses enseignants, incarnent aussi l’impact brutal de ces décisions.
Essonne : La circulaire Retailleau pointée du doigt
La préfecture est accusée d’appliquer avec zèle la circulaire Retailleau, signée en janvier par le ministre de l’Intérieur, qui resserre les conditions de régularisation. « La préfète pourrait ne pas l’appliquer, mais elle est très dure », déplore Dominique Durand, d’Éducation sans frontières 91.
Dans un communiqué, la préfecture rejette le terme de « maltraitance » mais annonce un rendez-vous avec le collectif Exilés 91 le 20 mai, au cours duquel elle présentera des données chiffrées sur l’évolution du traitement des dossiers. Les collectifs restent prudents : ils exigent des changements concrets et immédiats, notamment la fin des OQTF ciblant les jeunes scolarisés.