Contrairement à la tendance européenne, l’Espagne adopte une réforme permettant de régulariser jusqu’à 300 000 sans-papiers chaque année, renforçant les droits des étrangers et simplifiant les démarches administratives.
Espagne : Une réforme majeure pour la régularisation des sans-papiers
Alors que de nombreux pays européens, comme la France ou l’Italie, durcissent leurs politiques migratoires, l’Espagne adopte une approche radicalement différente. Le gouvernement espagnol a annoncé, le 19 novembre, une réforme qui facilitera la régularisation de 300 000 étrangers sans-papiers par an sur les trois prochaines années. Présentée comme « la plus ambitieuse depuis 13 ans », cette réforme simplifie les démarches administratives et réduit les délais de traitement des titres de séjour.
La ministre de l’Inclusion et des Migrations, Elma Saiz, a souligné que cette mesure vise à répondre aux besoins démographiques et économiques du pays. Avec une population vieillissante et une pénurie de main-d’œuvre, l’Espagne cherche à renforcer sa capacité d’accueil pour maintenir son niveau de vie.
Une politique migratoire à contre-courant de l’Europe
En pleine crise migratoire, cette décision contraste fortement avec les positions plus restrictives d’autres pays européens. La réforme inclut notamment un prolongement de la validité des visas de recherche d’emploi, de trois mois à un an, ainsi que de nouveaux statuts facilitant l’obtention de titres de séjour.
Cependant, cette ouverture divise l’opinion publique en Espagne. Si le gouvernement de gauche y voit une opportunité de prospérité, les conservateurs s’inquiètent des impacts sociaux et économiques à long terme. Malgré ces tensions, le pays a déjà enregistré une hausse significative des démarches de naturalisation, avec 210 000 étrangers inscrits en 2023, un chiffre en nette augmentation par rapport à 2022.