En réaction à la décision espagnole de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara, Alger a rappelé son ambassadeur à Madrid pour consultations. C’est plus une saute d’humeur que l’annonce d’une crise entre les deux pays, au vu de leur dépendance mutuelle en termes d’importations et d’exportations de ressources énergétiques.
L’une des raisons principales de la visite de Pedro Sánchez à Alger, en octobre 2020, était de renforcer les relations économiques avec l’Algérie du président Abdelmadjid Tebboune. Crédit: AFP
Dans la tradition diplomatique, le rappel d’un ambassadeur est un signal fort. Ce geste témoigne généralement d’un ébranlement de la confiance dans les rapports entre deux pays et constitue une forme d’avertissement qui peut parfois précéder la rupture pure et simple des relations diplomatiques. C’est justement un warning que l’Algérie semble vouloir envoyer à l’Espagne en rappelant son ambassadeur à Madrid, quelques heures seulement après l’annonce du soutien espagnol à la proposition d’autonomie marocaine pour le Sahara. Ce rappel semble témoigner d’une diplomatie à géométrie variable du côté d’Alger, qui n’a pas agi de la sorte lors de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis, en décembre 2020, ou suite au dernier rapprochement entre Rabat et Berlin sur le même dossier.