A travers un entretien accordé à Al Jazeera Podcast, le chef de l’Etat Tebboune a accusé sans vraiment nommer un « pays voisin » d’être derrière une opération terroriste, via une organisation terroriste fictive qu’ils ont créée au Mali. En effet, pour la première fois Tebboune a désigné les auteurs de l’enlèvement de sept diplomates algériens au nord-Mali en 2012.
Certes, Tebboune n’a pas ouvertement désigné le royaume du Maroc, cependant, la nation avec laquelle l’Algérie a rompu ses relations depuis août 2021, est sans aucun doute adressée à son voisin. Rappelons déjà qu’en 2021 la Présidence algérienne via un communiqué avait accusé le Maroc d’avoir assassiné trois commerçants algériens à la frontière entre le Sahara et la Mauritanie. Soulignons que les commerçants ont été tués le 1ᵉʳ novembre, affirment les autorités algériennes, suite à un bombardement de l’aviation marocaine.
En ce qui concerne l’enlèvement des diplomates algériens en 2012 il avait été revendiqué par le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest), qui exigeait la libération de terroristes détenus en Algérie et une rançon de 15 millions d’euros. A noter que durant cette période, trois diplomates ont été libérés en juillet 2012 et deux autres en août 2014. Par compte, le vice-consul Tahar Touati avait été tué en septembre 2012 et le consul Boualem Saies a trouvé la mort en captivité après une maladie chronique.
Pour Tebboune « La première victime de l’instabilité (au Mali) c’est l’Algérie. Nous sommes le seul pays dont des diplomates ont été enlevés au Mali, dont deux ont été assassinés », « Nous savons qui a fait cela, c’est un pays voisin, à travers une organisation terroriste fictive qu’ils ont créée au Mali », a t-il également ajouté.
Aussi, durant son intervention Tebboune a notifié les différences de vision entre la France et l’Algérie quant à la solution à la crise malienne. A en croire Tebboune, la France privilégie une approche militaire, alors que pour l’Algérie l’approche sociale et économique serait l’idéal. « Je n’ai pas d’outils pour empêcher ta présence militaire et tu ne m’empêches pas d’aider l’État du Mali économiquement et socialement », a déclaré le chef de l’Etat Algérien Tebboune.