Entre tensions mémorielles, enjeux énergétiques et rivalités géopolitiques, Emmanuel Macron tente de réinventer une relation franco-algérienne sous haute pression.
Emmanuel Macron face à l’impasse algérienne : diplomatie fragile et défis explosifs
La relation entre la France et l’Algérie n’a jamais été simple. Mais sous le mandat d’Emmanuel Macron, elle prend des allures de casse-tête diplomatique permanent. Entre mémoire coloniale non apaisée, jeux d’influence régionaux et enjeux économiques cruciaux, le président français marche sur une corde raide.
L’histoire coloniale continue d’empoisonner les relations entre Paris et Alger. Malgré des gestes d’apaisement, comme la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la mort d’Ali Boumendjel ou les tentatives de dialogue mémoriel, le ressentiment reste vif côté algérien. Les déclarations jugées maladroites d’Emmanuel Macron sur « la rente mémorielle » ont durablement froissé Alger, déclenchant rappels d’ambassadeurs et glaciation diplomatique.
Une coopération économique sous tension
Au-delà des symboles, les intérêts économiques pèsent lourd dans la relation. Avec la guerre en Ukraine et la crise énergétique européenne, l’Algérie est redevenue un acteur stratégique pour l’approvisionnement en gaz. La France, comme d’autres pays européens, cherche à consolider ses liens commerciaux. Mais Alger, se sentant courtisée, diversifie ses partenaires : Chine, Russie, Turquie, autant d’acteurs qui offrent des alternatives. Cette reconfiguration géopolitique régionale réduit l’influence traditionnelle de Paris au Maghreb.
Vers un nouveau pacte ou une rupture durable ?
Face à ce contexte tendu, Emmanuel Macron tente de maintenir un équilibre : discours d’ouverture, coopération ciblée, visites diplomatiques. Mais l’équation reste délicate. L’Algérie, affirmant de plus en plus son autonomie diplomatique, n’accepte plus les rapports déséquilibrés du passé. Le défi de Macron est donc double : réconcilier les mémoires sans renier l’histoire, et défendre les intérêts français sans céder à l’arrogance néocoloniale.