Le baril est à genoux. En trois semaines, le marché pétrolier a perdu ses repères, ramenant les prix à des niveaux qu’on croyait oubliés. Et les causes de cette descente aux enfers sont plus explosives qu’on ne l’imagine.
Guerre Trump-Chine : le déclencheur d’un séisme énergétique ?
Une guerre commerciale relancée, deux superpuissances en pleine escalade, et le monde énergétique qui vacille. Depuis l’annonce fracassante de Donald Trump, le 2 avril, imposant de nouveaux droits de douane sur toutes les importations chinoises, le marché du pétrole vacille. La Chine n’a pas tardé à riposter, ravivant le spectre d’un ralentissement économique global. Résultat immédiat : une panique dans les salles de marché.
Deux des plus gros consommateurs de pétrole du globe s’affrontent, la demande mondiale chancelle. Et le pétrole trinque : –15,5 % pour le Brent, –18,56 % pour le WTI en un mois. Du jamais-vu depuis novembre 2021. “Nous faisons face à un risque systémique”, avertit un analyste chez JP Morgan. Une telle dégringolade en si peu de temps ? Les traders n’en avaient pas vu depuis la pandémie.
Trop de pétrole, pas assez de croissance : l’équation infernale
Le marché est saturé. Et c’est l’OPEP+ qui pourrait enfoncer le clou. L’organisation envisage d’augmenter la production, alors que la demande s’érode. Une décision incomprise, voire suicidaire, selon certains experts. Côté États-Unis, les indicateurs sont dans le rouge : ralentissement industriel, consommation en berne, et rumeurs persistantes d’une récession. Les investisseurs désertent le pétrole, jugé trop risqué. Une offre qui grimpe. Une demande qui s’effondre. Le cocktail est explosif. Les cours sont à leur plus bas depuis mars 2021. Le Brent à 60,96 $, le WTI à 58,07 $. “Nous entrons dans une nouvelle ère de volatilité énergétique,” affirme un spécialiste de l’énergie à Londres.