L’historien Benjamin Stora pousse un coup de gueule face à l’acharnement politique et médiatique contre l’Algérie. Un débat qui enflamme l’opinion publique.
Benjamin Stora s’insurge contre l’obsession française pour l’Algérie
La France a-t-elle fait de l’Algérie un bouc émissaire permanent ? L’historien Benjamin Stora, spécialiste reconnu de l’Algérie, n’a pas caché son exaspération sur le plateau de France 5. « Du matin jusqu’au soir », l’Algérie et les Algériens sont pointés du doigt, au mépris des faits et du contexte plus large.
Une obsession médiatique et politique
Depuis plusieurs mois, le sujet algérien sature les plateaux de télévision en France. Immigration, accord de 1968, affaires judiciaires, religion… Tout semble ramener à l’Algérie, comme si elle était la source de tous les problèmes du pays. L’extrême-droite et une partie de la droite dure entretiennent cette focalisation, mélangeant sans cesse différents sujets.
Benjamin Stora a souligné cette instrumentalisation politique grandissante : « Il y a des tentatives de récupération et d’instrumentalisation politique, une escalade en permanence autour de l’Algérie ». Un constat alarmant alors que d’autres pays, comme le Maroc, ne font pas mieux en termes de coopération sur les OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français), sans pour autant subir un tel acharnement.
Un ras-le-bol général

Pour Stora, cette obsession n’est pas anodine : « Cette espèce de volonté de tout ramener à une seule cause, qui est l’Algérie, ça fatigue ! ». Il met en garde contre les amalgames dangereux qui alimentent les tensions et nuisent au débat public. Son coup de gueule, largement relayé sur les réseaux sociaux, fait écho à un sentiment de lassitude partagé par de nombreux observateurs. Pourquoi cette insistance sur l’Algérie ? Certains analystes y voient une stratégie électorale bien rodée : instrumentaliser l’immigration et les relations avec l’Algérie pour capter un électorat sensible à ces thèmes. Une tactique qui n’est pas nouvelle, mais qui semble atteindre de nouveaux sommets.