Crise explosive s’installe entre l’Algérie et le Mali. Et pour cause, un drone armé abattu. Conséquences, ambassadeurs rappelés, l’ONU sollicitée. Les détails dans cette édition du jeudi 10 avril 2025.
Drone malien abattu : une crise qui enflamme les relations Algérie – Mali
Un drone armé, deux kilomètres de trop… et toute une région qui vacille.
Le 1er avril, l’armée algérienne abat un drone malien près de la frontière. Depuis, la tension est montée d’un cran chaque jour. Aujourd’hui, l’affaire se retrouve sous les projecteurs du Conseil de sécurité de l’ONU.
Ambassadeurs rappelés, espace aérien fermé : l’escalade est réelle
En réaction immédiate, le Mali, le Niger et le Burkina Faso — membres de la Confédération des États du Sahel — ont retiré leurs ambassadeurs à Alger.
Réplique fulgurante d’Alger : fermeture de son espace aérien, rappel de ses diplomates et gel de ses relations diplomatiques avec Ouagadougou.
« C’est un acte d’agression manifeste », dénonce Bamako.
« Une violation grave de notre souveraineté », répond Alger.
Une crise d’État à État… aux conséquences régionales.
L’ONU saisie, mais dans l’ombre : que cherchent réellement Alger et Bamako ?
Les deux capitales ont adressé le 7 avril des lettres au Conseil de sécurité de l’ONU, exposant leurs versions.
Mais aucune demande de réunion formelle. Aucun appel à une action concrète.
Un diplomate confie :
« C’est une manière de notifier officiellement leur désaccord, de poser les bases d’un rapport de force diplomatique. »
Pourquoi tant de prudence ? Peut-être parce que la présidence du Conseil est actuellement assurée par la France, un acteur controversé dans la région.
Vers une fracture géopolitique au cœur du Sahel ?
Cette affaire dépasse le simple cadre militaire. Elle s’inscrit dans un contexte de recomposition des alliances régionales, où la CES (Confédération des États du Sahel) cherche de plus en plus à s’émanciper de ses anciens partenaires. L’Algérie, en retour, renforce sa posture de puissance régionale, prête à défendre ses lignes rouges. Avec deux espaces aériens fermés, des canaux diplomatiques gelés, et l’ONU mise en observation, le Sahel retient son souffle.