Le Maroc se prépare à accueillir en début décembre le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, Olivier De Schutter. Mais du côté de l’Algérie, ce dernier ne pourrait pas entré dans le pays de Tebboune. Les détails cette édition du jeudi 1er décembre 2022.
En effet, Olivier De Schutter est attendu au Maroc pour examiner les efforts du gouvernement pour éradiquer la pauvreté et doit présenter son rapport le même mois. Il est attendu au Maroc du mardi 6 au lundi 19 décembre 2022. « Ma visite en décembre sera l’occasion d’écouter et d’en apprendre davantage ainsi que de faire des recommandations au gouvernement sur la manière dont il peut protéger les plus vulnérables de ces chocs », a déclaré l’expert belge, Olivier De Schutter. Il ajoute que « Le Maroc, comme la plupart des pays, a dû subir le double choc du Covid-19 et de la montée en flèche de l’inflation, avec des années de progrès en matière de lutte contre la pauvreté maintenant en déclin ». Olivier De Schutter doit faire rapport sur la question de la pauvreté au Maroc et formuler des recommandations. Il examinera donc la situation pendant deux semaines et devrait également se pencher sur la qualité des systèmes de santé, de logement et d’éducation du pays, selon l’ONU. Il devra également aller à la rencontre des groupes les plus fragiles, les plus touchés par les effets de la pandémie et de l’inflation, à savoir les femmes, les enfants, les personnes en situations de handicap, les personnes âgées et les migrants. L’expert de l’ONU se rendra dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, du Grand Casablanca, la province de Ouarzazate et la région de Marrakech-Safi pour rencontrer des responsables gouvernementaux nationaux et locaux, des individus et des communautés touchés par la pauvreté, ainsi que des organisations internationales et nationales de la société civile.
Il est à noter que, cette visite intervient dans un contexte inédit, après deux ans de pandémie qui a sévèrement touché le pays et surtout le secteur non conventionnel, une crise mondiale dont les effets se font ressentir sur les prix des produits de consommation, et le nouveau modèle de développement du Maroc ainsi que le chantier royal de protection sociale pour tous.
L’Algérie évite le rapporteur spécial des Nations Unies…
Contrairement au Maroc, l’Algérie a refusé l’accès à son territoire au rapporteur spécial onusien qui devait s’y rendre en principe en septembre 2022 pour effectuer une visite et faire son rapport. En effet, dans le cas de l’Algérie, le rapporteur Clément Nyaletsossi Voule, nommé rapporteur spécial sur les libertés en 2018, devait rencontrer les responsables des partis d’opposition et ceux de la société civile autonome pour faire un rapport sur la situation des droits de l’Homme après les événements du Hirak et la montée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune. Cette situation de détérioration des droits de l’homme s’est accompagnée d’une vague de répression sans précédent dans le pays où près de 300 personnes sont emprisonnées pour diverses charges essentiellement liées à leur participation aux manifestations anti-système du Hirak ou de suspicion d’appartenance aux mouvements Rachad et MAK récemment inscrits par les autorités algériennes comme « organisations terroristes ». La visite Clément Nyaletsossi Voule qui devait se dérouler du 12 au 22 septembre a été annulée début septembre à la demande de la partie algérienne, et le gouvernement aurait demandé le report de cette visite jusqu’en 2023.
Pour mémoire, depuis l’an 2020, les autorités algériennes n’ont fait que reporter cette visite malgré l’urgence de l’évaluation indépendante de la situation. L’Algérie a été critiquée à plusieurs reprises ces 4 dernières années par plusieurs pays, instances et institutions internationales sur la question des droits de l’homme et des libertés publiques. Le 11 novembre, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont ouvertement critiqué l’Algérie lors de son examen périodique universel (EPU) au Conseil des droits humains (CDH) à Genève.