Le drame de Melilla survenu le 24 juin dernier a causé la mort de plusieurs migrants. Ce qui n’a pas empeché le Maroc de jeter en prison des survivants.
33 migrants des 62 arretés lors du drame de Melilla, ont été condamnés mardi 19 juillet par le tribunal de Nador, au Maroc. Accusés d’« entrée illégale sur le sol marocain », de « violence contre agents de la force publique » , d’« attroupement armé » et de « refus d’obtempérer », les migrants ont écopé de 11 mois de prison ferme chacun.
Condamné de toute part par les associations de défense des droits de l’Homme, ce drame a été aussi vu par Alger comme un « carnage » accusant le Maroc « d’être responsable de ce drame qui a choqué le monde entier ».
« Ces événements tragiques mettent en relief la violation systématique des droits humains de la part d’un État qui a choisi, d’une part, d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire à des fins de chantage politique et d’autre part, de jouer le rôle de gendarme -contre espèces sonnantes et trébuchantes- dans le cadre de l’externalisation de la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne…Les instances internationales et plus précisément le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés doivent diligenter des enquêtes indépendantes et transparentes pour déterminer les responsabilités et faire la lumière sur ces événements tragiques qui ont fait craquer le vernis de la pseudo-approche humanitaire dans la gestion des problèmes de la migration » avait affirmé Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères.
Un verdict sévère…
L’avocat des accusés a annoncé vouloir faire appel de la décision qu’il juge « très sévère au regard des éléments du dossier et des circonstances des faits.»
L’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) de Nador espère également que le jugement sera revu. « Nous espérons que la cour d’appel rectifiera ce jugement sévère », a-t-il déclaré.
Les 23 autres migrants accusés de « participation à une bande criminelle en vue d’organiser et faciliter l’immigration clandestine à l’étranger » seront jugés le 27 juillet prochain.