La justice algérienne a encore frappé. Le dimanche dernier, la chambre d’accusation de la cour d’Alger s’est intéressée au poignant dossier de corruption dans lequel est impliqué un grand nombre de responsables des gouvernement successifs. Au nombre de ceux, on note la présence des 3 anciens premiers ministres ainsi que des 8 anciens ministres. La liste n’est pas exhaustive.
Bien que le juge d’instruction de la troisième chambre du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a renvoyé ledit dossier début octobre dernier,le parquet a néanmoins exigé une poursuite de l’enquête. Par ailleurs, le parquet a fait appel du non-lieu dont ont bénéficié l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, et de l’ancien wali de Constantine, Hocine Ouadah ainsi que d’autres prévenus. Cette affaire, suscite assez d’intérêts dans la mesure où elle implique un grand nombre de ministres des gouvernements successifs depuis l’ouverture des dossiers de corruption en 2019.
Liste des accusés
La liste des concernés est composée de : Ahmed Ouyahia, en sa qualité de Premier ministre et de président du Conseil des contributions de l’État ; Abdelmalek Sellal qui, au moment des faits, exerçait les fonctions de Premier ministre et de président du Conseil des contributions de l’État ; Noureddine Bedoui qui comparaîtra pour la première fois devant la justice en tant qu’ancien Wali de Constantine ; l’ancien ministre de l’Industrie en fuite, Abdeslam Bouchouareb ; Abdelhamid Temmar, en sa qualité d’ex-ministre des Contributions et de la Promotion de l’investissement ; Abdeslam Bouchouareb, en sa qualité de ministre de l’Industrie et des Mines. On retrouve aussi les noms de Houda-Imane Faraoun qui, au moment des faits, exerçait la fonction de ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication ; de Ammar Ghoul, ex-ministre des Transports ; de deux anciens ministres des Ressources en eau, Hocine Necib et Arezki Baraki ; de Mohamed Loukal qui, au moment des faits, exerçait les fonctions de PDG de la Banque Extérieure d’Algérie et de ministre des Finances ; de l’ex-wali de Jijel, Ali Badrissi.
En effet, le parquet poursuit les accusés pour des marchés conclus dans plusieurs projets. Il y a, par exemple, celui du projet de la construction d’un canal d’eau potable reliant la wilaya de Batna au barrage de Bouharoune, sur une distance d’environ 200 km. Lequel projet a été confié à la société KOGC des frères Kouninef, avec une enveloppe financière de 1280 milliards de centimes. En attendant qu’une suite soit donnée à cette affaire, les prévenus peuvent déjà s’apprêter à recevoir de lourdes sanctions.