Dix-neuf mois après le rappel de son ambassadeur à Madrid et le début de la crise diplomatique, l’Algérie semble prête à tourner la page avec l’Espagne. Fin octobre, Alger a officiellement demandé l’agrément d’un nouvel ambassadeur en Espagne, marquant ainsi le début de la normalisation des relations bilatérales.
Le choix d’Abdelfettah Daghmoum, ancien ambassadeur en Guinée, comme représentant diplomatique, reflète la volonté de rétablir des liens diplomatiques forts entre les deux nations. Cependant, les experts soulignent qu’une reprise significative des relations nécessitera du temps.
La crise a éclaté en mars 2022 lorsque l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid en réaction au soutien de l’Espagne au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. La lettre du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, au roi du Maroc, exprimant ce soutien, a été perçue comme une trahison par les autorités algériennes.
Outre le rappel de l’ambassadeur, l’Algérie a suspendu un traité d’amitié avec l’Espagne et gelé les échanges commerciaux. Les conséquences de cette crise ont touché divers domaines, de la coopération antiterroriste à la coopération culturelle, en passant par les échanges universitaires.
Sur le plan économique, les statistiques du ministère espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme montrent une diminution significative des exportations espagnoles vers l’Algérie, passant de 1,888 milliard d’euros en 2021 à 1,02 milliard en 2022.
Malgré les tentatives constantes de l’Espagne pour renouer le dialogue, la normalisation des relations dépendra de « clarifications préalables » et de la reconstruction de la confiance, selon le ministère des Affaires étrangères algérien.
L’espoir d’un rabibochage a été ravivé lorsque le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a souligné, lors du débat général de l’ONU, le soutien de son pays à « une solution politique acceptable par les deux parties, dans le cadre de la charte de l’ONU et des décisions du Conseil de sécurité ». Bien que cela ne représente pas un retour complet à la position antérieure, cela ouvre une nouvelle page dans les relations entre Alger et Madrid.
La nomination d’un nouvel ambassadeur sera le signal concret de cette nouvelle ère diplomatique entre l‘Algérie et l’Espagne.
Pour quelques jours, durant 6 mois puisque l’Espagne va diriger l’Europe, et puis retour à la case de départ tant que l’Espagne n’a pas reconnue l’indépendance du Sahara.