Le choc a été discret, mais il est stratégique. Le samedi 24 mai 2025, dans le silence tendu des couloirs du renseignement algérien, une page s’est tournée. Le président Abdelmadjid Tebboune, par la voix du général Saïd Chanegriha, a remplacé le patron de la DGSI. Exit le général-major Haddad Abdelkader. Place à un homme peu connu du grand public, mais redouté dans les cercles sécuritaires : le général-major Aït Ouarabi Abdelkader.
Une passation sous haute tension : Chanegriha frappe fort
La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de la DGSI, loin des caméras. Mais l’ambiance était tout sauf anodine. Chanegriha, chef d’état-major et bras droit du président sur les questions de sécurité, a sonné l’alerte : rigueur, persévérance, loyauté. Le ton est donné. « Il est impératif de veiller à l’accomplissement des missions lourdes qui vous sont confiées », a-t-il martelé devant les cadres du renseignement. Ce discours, bien plus qu’un simple rappel des devoirs, révèle un climat d’urgence. La sécurité intérieure, pilier de la défense nationale, est en pleine mutation. Et le général Chanegriha n’en est pas qu’un simple acteur : il en est le stratège principal.
Qui est Aït Ouarabi ? Un homme-clé, tapi dans l’ombre
Son nom ne fait pas les gros titres. Mais dans les arcanes du pouvoir sécuritaire, Aït Ouarabi est tout sauf un inconnu. Officier du sérail, habitué des dossiers sensibles, il incarne une ligne dure, dans un contexte régional explosif. Sa nomination ? Une volonté claire de continuité… sous contrôle. À l’heure où l’Algérie jongle entre menaces transfrontalières, tensions internes et rivalités géopolitiques, le choix d’un profil discret, mais solide, dit beaucoup sur les priorités du régime : stabilité, fidélité et fermeté.
DGSI : réorganisation ou purge silencieuse ?
Ce n’est pas un simple changement de tête. C’est un repositionnement stratégique. Depuis des mois, les signaux s’accumulent : nominations ciblées, discours sécuritaires musclés, recentrage des priorités. Ce remaniement s’inscrit dans une réorganisation plus large de l’appareil sécuritaire, qui laisse penser à une reconfiguration en profondeur du système de contrôle interne. En toile de fond, la volonté de Tebboune de verrouiller les piliers de l’État, à l’approche d’échéances électorales ou dans la crainte de secousses sociales à venir.