Lorsque le pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika tanguait en 2019, le mouvement du Hirak a été l’élément déclencheur qui a permis la chute de l’ex-président. Durant de nombreux mois, le Hirak va renforcer ces actions afin de réclamer le renouvellement pur et simple de toute la classe politique. L’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la tête du pays ne réussira pas à convaincre le Hirak. Pour les hirakistes, Tebboune n’est qu’une des nombreuses faces du système Bouteflika. Abdelmadjid Tebboune est fortement contesté et il n’a aucune légitimité auprès u mouvement de contestation sociale.
La justice sera t-elle clémente ?
Tout récemment, les autorités ont décidé d’adopter une approche beaucoup plus dure à l’encontre des actions du Hirak. Désormais, les manifestations doivent être contrôlées et il faut au préalable avoir une autorisation pour battre le pavé. Cependant, les militants du Hirak ne l’entendent pas de cette oreille. Balayant d’un revers de la main ces différentes mesures des premières autorités, des regroupements spontanés sont organisés fréquemment ce qui occasionne des heurts avec les forces de police.
C’est ainsi que de nombreuses figures du Hirak ont fait l’objet d’interpellation et sont dans le collimateur de la justice. Brahim Khelifati et Chaïb Mansouri font partie de ces manifestants qui risquent gros. Le premier est en détention depuis le 3 juin dernier et le dernier a été arrêté il y a quelques jours. Il leur est reproché d’avoir publié sur les réseaux sociaux des messages dégradants à l’encontre de certaines autorités. Pour les avocats des deux hirakistes, l’argument de la liberté d’expression a été mis en avant pour demander leur libération. Les juges n’ont pas adhéré à cette stratégie de défense. Une peine d’emprisonnement de trois ans et une lourde amende de 100 000 DA ont été requises contre les deux hommes. Le verdict final est attendu pour le 12 juillet prochain.