ALGERIEPART – C’est un 22 février particulièrement tendu que vit la capitale Alger. Des dispositifs policiers impressionnants étouffent la capitale algérienne et verrouillent ses principaux accès routiers. Dés les premières heures de la matinée de ce mardi 22 février, de nombreuses unités de la Police algérienne ont été déployées à Alger-centre et au niveau de plusieurs entrées de la capitale sur les routes qui la relient à Boumerdès, Tipaza ou Blida. Des embouteillages monstrueux se sont produits aux portes d’Alger provoquant ainsi le malheur de plusieurs milliers d’automobilistes.
L’objectif de ces dispositifs policiers est clairement affiché : surveiller et empêcher tout potentiel mouvement de foules à l’occasion de la célébration du 3e anniversaire du Hirak. Des centaines de policiers en uniformes ont été ainsi postés au niveau des places et endroits les plus névralgiques ou populaires de la capitale Alger. Des camions, des véhicules et des blindés de la Police algérienne ont essaimé sur les principales artères d’Alger-centre. Cette forte présence des forces de l’ordre n’a qu’un seul objectif : dissuader les citoyens qui sont tentés par occuper la rue pour raviver la flamme du Hirak et ses marches populaires.
Par ailleurs, Algérie Part a pu confirmer auprès de plusieurs sources sécuritaires et oculaires qu’un important dispositif de policiers civils a été déployé également au niveau de plusieurs placettes et quartiers emblématiques à Alger tels que Bab El-Oued ou Belouizdad, les foyers qui avaient l’habitude d’abriter les fameuses contestations pacifiques et populaires du Hirak en 2019 et en 2021. Des dizaines de policiers en civil surveillent tout particulièrement de nombreuses mosquées dans ces quartiers populaires pour guetter les moindres « fauteurs de troubles » qui pourraient appeler à l’organisation de marchés populaires spontanées afin de rappeler les revendications politiques du Hirak. Des patrouilles de la Police algérienne quadrillent certaines mosquées populaires et effectuent des contrôles d’identité pour repérer d’éventuels « hirakistes » qui veulent improviser des rassemblements spontanées.
Pour rappel, les autorités algériennes avaient décidé en 2020 de faire du le 22 février de chaque année une « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ». « La journée du 22 février immortalisera le sursaut historique du peuple survenu le 22 février 2019 et sera célébrée dans l’ensemble du territoire national, à travers des manifestations et des activités à même de renforcer les liens de fraternité et de cohésion nationales et d’ancrer l’esprit de solidarité entre le peuple et son armée pour la démocratie », avait précisé le 19 février 2020 la Présidence algérienne.
Mais pour ce 22 février 2022, l’esprit de cette fête nationale a totalement disparu et s’est entièrement dissipé puisque le pouvoir algérien ne tolère aucune manifestation et refuse toute célébration de ce rendez-vous historique par la population. La grande répression menée depuis 2021 jusqu’à aujourd’hui encore a fini par étouffer ce mouvement populaire qui est fortement diabolisé par le pouvoir algérien alors qu’en 2020, il était salué comme « un grand sursaut de salut national ».