Le président Tebboune rend hommage à Mustapha Boudina, héros de la Révolution et symbole vivant de la résistance. Son décès bouleverse la mémoire nationale.
Le dernier souffle d’un survivant de l’horreur coloniale
Il avait échappé à la guillotine. Aujourd’hui, c’est la nation entière qui pleure sa disparition. Mustapha Boudina, ancien condamné à mort, figure centrale de la lutte pour l’indépendance, est décédé à l’âge de 87 ans. Un choc. Une perte. Une mémoire irremplaçable s’éteint, emportant avec elle les dernières braises d’une époque de fer et de feu.
Dans un message chargé d’émotion, le président Abdelmadjid Tebboune a salué « un militant de la première heure », un homme dont le nom restera gravé comme celui d’un survivant du couloir de la mort à Montluc, où il attendait l’exécution. Un silence pesant plane désormais sur le pays. Car avec Boudina, c’est l’histoire vivante de la résistance algérienne qui s’efface.
Un combat mené jusqu’au dernier souffle
Il ne s’est jamais contenté d’avoir survécu. Boudina, surnommé « le rescapé de la guillotine », n’a jamais cessé de porter la voix de ses frères d’armes exécutés. Président de l’Association nationale des anciens condamnés à mort, il luttait, encore et toujours, pour que la mémoire des sacrifices ne s’efface pas dans l’indifférence.
Son engagement dépassait les armes. C’était une guerre de mémoire, une guerre pour la vérité. Même au sein du Conseil de la Nation, où il siégea, il restait animé par un sens du devoir inébranlable. Azouz Nasri, président de l’institution, a tenu à saluer « un homme fidèle aux idéaux de la Révolution », soulignant son rôle dans la transmission d’un héritage national.
Décès de Mustapha Boudina : Une perte qui interroge notre mémoire collective
Tebboune, dans un hommage poignant, a rappelé que ces hommes, ces moudjahidines, « ont marqué le colonisateur par leur impassibilité face à la mort ». Une force morale rare, quasi mythique aujourd’hui.
Le décès de Mustapha Boudina n’est pas seulement celui d’un homme. C’est un signal. Celui d’une mémoire vivante qui s’amenuise. D’une génération de héros qui disparaît, alors même que les nouvelles générations peinent parfois à comprendre l’ampleur du sacrifice consenti.