C’est l’histoire d’une réussite à l’algérienne. Un réussite flamboyante, éclatante, mais ô combien scandaleuse. C’est l’histoire d’un gardien de parking qui est devenu en quelques années l’un des rois les plus influents du Monde de la Nuit et des Cabarets d’Oran, les temples de la fête et de la Dolce Vita algérienne. C’est l’histoire de Sofiane Benamar alias « Guenfouda », un simple ancien gardien de parking qui est devenu un milliardaire influent ayant réussi à pénétrer l’impénétrable en Algérie : les salons feutrés du sérail algérien en fréquentant les plus hauts commis de l’Etat algérien ou les dirigeants les plus influents du pays comme témoigne cette ancienne photo avec l’ex-Premier-ministre Ahmed Ouyahia.
Il n’est pas connu par le commun des mortels en Algérie. Mais au sein du sérail algérien, il a conquis une véritable place et beaucoup admirent son parcours sans trop s’attarder sur ses zones d’ombre. En 2012, Sofiane Benamar était un simple gardien de parking et habitait le célèbre quartier populaire d’Oran « Gambetta ». Appelé « affectueusement » Guenfouda par ses amis et copains, le jeune Sofiane Benamar va se retrouver avec un impressionnant capital qui lui permettra d’ouvrir un studio de musique à Oran qui portera, comme par hasard, son nom… le Studio Guenfouda. Comment a-t-il pu se procurer l’argent nécessaire à cet investissement dans la production musicale du Raï ?
Il s’avère que le mystérieux Guenfouda a participé à un cambriolage d’une maison à Oran habitée par une famille aisée. Tout l’or et tous les bijoux de la mère de cette famille ont été subtilisés par le cambrioleur qui ne sera jamais inquiété, ni jugé pour ce forfait. Du jour au lendemain, l’homme va devenir producteur de musique Raï. Et ce nouveau métier lui permettra de fréquenter les acteurs les plus influents du Monde de la Nuit, les boites de nuit et les cabarets les plus prestigieux d’Oran vont lui ouvrir leurs portes.
Et c’est toujours dans des circonstances troublantes et mystérieuses que Guenfouda est devenu le gérant et associé d’au moins trois boites de nuit à Oran dont le fameux cabarets et Night Club « DJAWHARA » à Ain El-TurK, la station balnéaire la plus prisée de l’Oranie notamment par les acteurs du monde de la nuit et les fidèles des soirées endiablées des cabarets algériens. Benamar Sofiane est propriétaire aussi de plusieurs hôtels à Oran et Mostaganem. Il s’offre même un Night Club à Mostaganem situé au niveau des Sablettes, l’un des plus célèbres quartiers balnéaires de l’ouest du pays.
Grâce à l’argent des cabarets et des boites de nuit, Guenfouda va s’improviser comme… promoteur immobilier et investisseur dans l’hôtellerie. Dans son patrimoine, nous retrouvons l’hôtel Les Maldives et l’hôtel Kiza à Mostaganem. Deux hôtels situés toujours au niveau de la façade maritime des Sablettes, l’incontournable lieu de villégiature des estivants en visite à Mostaganem.
Pour financer l’acquisition de l’hôtel Les Maldives en 2018, il avait investi plus de 35 milliards de centimes après avoir bénéficié d’un crédit bancaire de 14 milliards de centimes au niveau de la BDL, l’une des plus importantes banques étatiques algériennes.
Après l’hôtellerie, le seigneur Guenfouda se lance dans l’immobilier et il s’accapare de plusieurs terrains à Mostaganem comme à Oran. Des immeubles de haut standing pour des appartements luxueux sont proposés par ses soins et à chaque fois qu’il lance un nouveau projet, les autorités des wilayas d’Oran ou de Mostaganem lui offrent toutes les facilités
Guenfouda s’est ainsi distingué par deux promotions immobilières flamboyantes à Mostaganem : une première tour de 15 étages et une deuxième tour de 13 étages situées dans des zones résidentielles très prisées. Ses projets sont nombreux et souvent, il s’associe à des partenaires pour les financer. C’est dans ce contexte que Guenfouda est devenu l’un des associés de Youssef Djebbari, le patron de la chaîne de télévision privée El Bahia TV et le quotidien régional oranais l’Echo d’Oran.
Avec Youssef Djebbari, Sofiane Benamar dit Guenfouda devient actionnaire de l’un des plus célèbres clubs de Football en Algérie le MCO, à savoir le Mouloudia Club d’Oran. Ensuite, il réussira un coup de maître en se hissant jusqu’au rang du patron du club de football Widad Mostagnem. Avec le football, l’homme va étendre son influence sur les habitants de l’Oranie et deviendra un incontournable notable aux yeux des autorités politiques et sécuritaires.
Il s’est lié d’amitié avec de nombreux hauts responsables dont des Walis, des magistrats, des dirigeants militaires ou des hauts gradés des services de sécurité. A Oran comme à Mostaganem, tout le gratin politique pensait que « Guenfouda » est un « intouchable » de la République.
A titre d’exemple, Guenfouda est l’un des amis les plus intimes du Procureur principal de la République près le tribunal de Mostaganem, Tchikou Nedjmeddine. Ce dernier est le personnage le plus puissant et influent de l’appareil judiciaire de la wilaya de Mostaganem.
Algérie Part avait révélé auparavant au cours de ses investigations que Tchikou Nedjmeddine est propriétaire d’un grand appartement F4 de haut standing à Oran au niveau de la cité Fernand-ville dans la localité de Bir El Djir. Le même Procureur est propriétaire aussi d’un autre appartement F3 situé au niveau du quartier Le Plateau à Oran. Le Procureur de la République près le tribunal de Mostaganem est propriétaire également d’un grand lot de terrain situé à Belgaid, une zone relevant de Bir El Djir à Oran. Il s’agit d’un terrain dont la superficie dépasse les 1000 M2 qui est situé juste à proximité d’un autre terrain acquis dans des conditions troublantes par l’actuel Président du tribunal de Tlemcen, Si Fodhil Mohamed Amine.
Selon nos investigations, Tchikou Nedjmeddine aurait amassé ce patrimoine impressionnant grâce à ses relations troublantes avec le président du Widad de Mostaganem, Sofiane Benamar, dit “Guenfouda”.
L’ancien gardien de parking est devenu ainsi le parrain des Walis, magistrats, procureurs ou hauts gradés des services de sécurité. De 2012 jusqu’à 2019, ce jeune homme âgé d’à peine 36 ans s’est métamorphosé en un véritable notable jouissant d’une influence redoutable. Mais cette success story est en train de virer… au cauchemar.
Et pour cause, les incartades de l’un des ses associés, et son cousin, un certain Benamar Faycal, risquent de lui coûter cher. Le jeudi 2 décembre, le fameux Guenfouda est « tombé » à la suite de son arrestation au niveau de l’aéroport d’Alger alors qu’il revenait d’un voyage de l’étranger pour être transféré vers Oran afin d’être placé en garde-à-vue au niveau de la sûreté de wilaya d’Oran pour les besoins d’une enquête menée par les éléments de la Police Judiciaire. Il devra être présenté dans les heures à venir devant le juge d’instruction du tribunal d’Oran qui ne manquera pas de l’inculper officiellement pour son implication dans une affaire de 10 KG de cocaïnes retrouvés et saisis dans un domicile situé à Oran et appartenant à l’un de ses associés et son cousin Faycal Benamar.
Ce dernier avait été arrêté lundi dernier en possession de la plus chère et dangereuse des drogues. Lors de son interrogatoire, le suspect a craché le morceau reconnaissant que la fameuse cocaïne appartient à… « Guenfouda ». C’est le début d’un scandale retentissant qui risque d’emporter dans son sillage de nombreuses « grosses têtes » des autorités politiques et sécuritaires à Oran. Et pour cause, si Guenfouda divulgue tous les secrets de ses amis hauts placés qui se délectaient des plaisirs des nuits enflammées de ses cabarets, un véritable séisme pourrait ébranler l’establishment algérien. Au plus sommet du pouvoir algérien, Personne n’a donc intérêt à ce que Guenfouda vide son… sac. C’est, peut-être, ce qui lui permettra de sauver sa peau et éviter une longue et harassante… incarcération
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