La désignation de David Zini comme dirigeant du Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien, a été approuvée malgré une résistance significative au sein des forces de sécurité. Cette validation, accordée par le Comité Grunis, a été possible parce que le comité n’a identifié aucun obstacle éthique empêchant le choix de Netanyahou.
David Zini: Un nom controversé à la tête du Shin Bet
Cette décision marque la fin d’une période de controverses alimentées par des allégations de conflit d’intérêts, car le Shin Bet enquête sur des accusations de corruption impliquant des proches de Netanyahou. Bien que l’opposition ait été forte, avec notamment quatre anciens directeurs du Shin Bet exprimant leurs inquiétudes, la nomination a été ratifiée. De plus, 260 cadres ont manifesté leur désaccord par écrit, un geste rare pour cette organisation habituellement discrète.
Qui est David Zini ?
Zini, à présent à la tête de l’agence de contre-espionnage israélienne, provient d’une famille rabbinique influente. Son père est le rabbin Yossef Zini, et son grand-père, Mayer Zini, a dirigé une synagogue à Paris après avoir officié en Algérie. Né en 1974 à Jérusalem, David Zini a commencé sa carrière militaire en 1992 dans l’unité Seyeret Matkal et a ensuite gravi les échelons dans la Brigade Golani pour devenir général de division.
Reconnu comme un juif pratiquant à tendance messianique, il est père de onze enfants. Même si Netanyahou avait précédemment refusé de le nommer attaché militaire, sa proximité avec la famille du Premier ministre est évidente. En tant que fondateur de la brigade Commando, il a aussi géré la délicate question de l’incorporation des orthodoxes dans l’armée.
Conflits potentiels et implications futures
Pour éviter tout conflit d’intérêts, un communiqué a précisé que Zini ne participerait pas aux investigations liées aux associés de Netanyahou. La procureure générale Gali Baharav-Miara avait défendu cette position pour empêcher toute influence du dossier « Qatargate » sur la décision de Netanyahou. Néanmoins, la tension autour de la nomination est palpable. La Cour suprême a renversé le licenciement du précédent chef du Shin Bet, et des figures éminentes de la société israélienne ont conseillé à Zini de refuser le poste afin d’éviter une crise institutionnelle. L’affaire reste donc ouverte et pourrait engendrer de nouvelles tensions.