Algérie – Dans un contexte politique et sécuritaire régional très houleux, l’Armée algérienne augmente et renforce son budget pour l’année 2022, a-t-on pu constater à la lecture du projet de loi de finances (PLF) pour l’exercice 2022. Pour l’année prochaine, le ministère de la Défense nationale sera doté d’un budget global de 1300 milliards de Da, soit l’équivalent de 9,5 milliards de dollars. Par rapport aux années précédentes, l’armée algérienne a augmenté son budget de presque 80 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 590 millions de dollars.
En effet, le ministère de la Défense Nationale avait obtenu en 2021 un budget annuel de 1230 milliards de dinars soit le même budget que 2020, soit l’équivalent de 9 milliards de dollars. C’était également le même budget dont disposait le Haut commandement de l’Armée algérienne en 2019. Il faudra remonter jusqu’à 2018 pour retrouver un budget inférieur fixé à 1.118,3, à savoir l’équivalent de 8,2 milliards de dollars.
En 2022, il apparaît clairement que l’Armée algérienne se renforce et se prépare à de nouvelles dépenses consenties dans un contexte très délicat marqué notamment par les rapports de plus en plus tendus, pour ne pas dire ouvertement hostiles, avec le voisin marocain avec lequel l’Algérie a rompu directement ses relations diplomatiques le 24 août dernier. L’Algérie a musclé sévèrement son discours et n’écarte pas la possibilité d’une confrontation armée avec l’armée marocaine. Ce scénario est, d’ailleurs, sérieusement étudié lors de plusieurs réunions du Haut Conseil de Sécurité à Alger.
Plusieurs problèmes sécuritaires au niveau des frontières
L’Algérie persiste à croire que le Maroc profite de sa récente alliance avec Israël pour torpiller sa sécurité nationale. En parallèle, d’autres problèmes sécuritaires se posent au niveau des frontières du pays notamment au sud avec le Mali qui bouillonne en raison de vives tensions opposant la Russie à la France. La nouvelle junte malienne au pouvoir depuis août 2020 veut déployer une force paramilitaire russe appartenant au groupe privé Wagner. La France s’y oppose vigoureusement puisqu’elle dispose d’ores et déjà sur place de plus de 5000 soldats. L’Algérie, naguère allié de la France dans la région, s »est tourné vers Moscou pour nouer une nouvelle alliance qui ne manque pas de troubler les équilibres du Sahel.
C’est, visiblement, pour affronter tous ces défis sécuritaires que l’Armée algérienne s’est offert une augmentation de son budget de fonctionnement. Comme toujours, le ministère de la Défense nationale récolte la part du lion dans les dépenses publiques de l’État algérien. Cette tradition dure depuis des décennies.