Alors que les relations entre la France et l’Algérie semblent retrouver un climat serein, Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, reste sceptique. Il interpelle Jean-Noël Barrot et appelle à des résultats tangibles.
Un retour au dialogue salué, mais Bruno Retailleau garde ses réserves
L’annonce faite à Alger d’un retour progressif à la normale dans les relations entre la France et l’Algérie a été perçue comme un tournant diplomatique. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en visite officielle dans la capitale algérienne, a rencontré à la fois son homologue Ahmed Attaf et le président Abdelmadjid Tebboune. Ces entretiens ont permis de relancer la coopération bilatérale dans plusieurs domaines sensibles : immigration, sécurité, économie et justice.
L’un des premiers signes de réchauffement est le début du traitement des dossiers liés aux OQTF, avec plusieurs ressortissants algériens déjà reconduits. Une réunion entre consuls algériens en France et préfets français est également prévue pour accélérer le processus. Toutefois, malgré ces signes d’amélioration, certains membres du gouvernement français affichent leur prudence quant à l’évolution réelle de la situation.

Une position ferme : Retailleau veut du concret, pas des promesses
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, s’est montré particulièrement réservé face à cette annonce d’apaisement. Écarté du cœur des négociations, il n’en reste pas moins vigilant et exige des preuves avant de se réjouir d’un dénouement. « Je jugerai sur les faits », a-t-il déclaré, affirmant que la France a longtemps multiplié les gestes d’ouverture sans obtenir de retours significatifs de la part d’Alger.
Pour lui, l’heure n’est plus aux discours, mais aux actions. Il a notamment mentionné le cas de l’écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison, et a demandé des avancées sur l’application des accords de 1994. Retailleau rappelle que si la diplomatie est utile, la fermeté est parfois nécessaire pour défendre les intérêts français. En clair, la fin officielle de la crise ne suffira pas à calmer tous les scepticismes — seul un engagement visible sur le terrain pourra convaincre les plus prudents.