Face à une crise diplomatique explosive avec Alger, le gouvernement français évoque des mesures inédites visant une partie de la diaspora algérienne. Les détails dans cette édition du jeudi 15 mai 2025.
La rupture est proche : France vise désormais la diaspora algérienne
« Ça ne bouge pas, ça empire. » Cette phrase choc lancée par la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, résume une crise diplomatique devenue incontrôlable. Depuis près de dix mois, les tensions entre Paris et Alger ne cessent de s’envenimer. Dernier épisode en date : l’expulsion collective de diplomates algériens… et l’annonce de futures mesures “plus importantes” visant directement des membres de la diaspora algérienne en France.
Vers un tournant inédit dans les relations franco-algériennes ?
Lors d’un point presse ce 15 mai, Sophie Primas a confirmé une accélération du bras de fer : « Nous avons pris des dispositions pour demander l’expulsion d’un certain nombre de personnes algériennes qui ont un passeport diplomatique, mais pas de visa. » En clair : les diplomates algériens sans visa seront expulsés sans délai. Une riposte directe à la demande d’Alger de rapatrier des agents français accusés d’exercer “dans des conditions irrégulières”. Mais plus choquant encore : l’État français travaille désormais sur des mesures qui toucheraient directement la communauté algérienne installée en France. Un virage sans précédent dans l’histoire des relations entre les deux pays.
Des mesures « plus importantes »… mais jusqu’où ira Paris ?
Si les détails restent flous, les mots sont lourds de sens. « Le président de la République et le Premier ministre travaillent sur d’autres dispositions plus importantes, en particulier sur une partie de la diaspora algérienne », a annoncé la porte-parole du gouvernement. Une déclaration explosive qui soulève une question brûlante : la France va-t-elle remettre en cause les accords bilatéraux facilitant les déplacements des Algériens, voire les statuts de certains résidents ? Des millions de personnes sont concernées. Et les tensions commencent à inquiéter jusqu’au sommet de l’Église. Le cardinal Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger et franco-algérien, alerte : « Ce ne sont pas seulement deux États en crise. Ce sont des familles, des vies entières prises en étau. »
Diaspora franco-algérienne : vers une fracture historique ?
Depuis juillet 2024, la crise ne cesse de produire ses effets : expulsions, restrictions, silence diplomatique… mais l’idée que la diaspora elle-même soit ciblée marque un point de non-retour. Jusqu’ici, jamais la France n’avait publiquement envisagé de s’attaquer à une communauté aussi intégrée, influente… et nombreuse. Environ 5 millions de personnes, entre immigrés, binationaux et Français d’origine algérienne. La menace est donc claire : remise en cause de l’accord de 2013 sur l’exemption de visa pour les passeports diplomatiques… et bien plus si la situation ne s’apaise pas.