Un président encerclé, un dialogue rompu, un écrivain emprisonné. Le mercredi 21 mai 2025, Emmanuel Macron a réuni ses plus proches ministres à l’Élysée. En cause : une crise diplomatique explosive avec l’Algérie, sans précédent depuis des décennies. Les détails de cette rencontre dans cette édition du vendredi 23 mai 2025.
Sahara, visas et expulsions : la rupture totale entre Algérie et la France ?
La situation entre la France et l’Algérie est au bord de la rupture totale. Depuis le soutien officiel d’Emmanuel Macron au plan d’autonomie marocain sur le Sahara le 30 juillet 2024, les relations entre Paris et Alger se sont effondrées. Résultat : expulsions croisées de diplomates, ambassadeurs rappelés, coopérations suspendues, et une communication désormais quasiment inexistante. Même la coopération migratoire, jadis préservée malgré les tensions, est aujourd’hui à l’agonie. Les autorités algériennes refusent de reprendre leurs ressortissants expulsés, créant un chaos dans les centres de rétention français.
Le cas Boualem Sansal : le point de rupture symbolique

Mais le dossier le plus sensible reste Boualem Sansal. Cet écrivain franco-algérien de 80 ans est incarcéré depuis novembre. Motif ? Des propos jugés provocateurs tenus au média d’extrême droite français Frontières, dans lesquels il affirmait que l’Algérie devait une partie de son territoire au Maroc.
Condamné à cinq ans de prison en mars, l’auteur est devenu un symbole brûlant de la liberté d’expression muselée. Malgré des appels répétés à sa libération y compris personnellement par Emmanuel Macron, Alger ne cède pas. Un affront diplomatique que la France digère de moins en moins.
Réunion secrète à l’Élysée : vers un tournant dans la crise ?
Mercredi soir, l’Élysée s’est transformée en salle de crise. Autour de Macron : François Bayrou, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau et Jean-Noël Barrot. L’objectif : définir une ligne de conduite face à un voisin devenu sourd à tout dialogue. Pour la France, le temps de la patience semble révolu. Mais jusqu’où Paris est-elle prête à aller ? Sanctions économiques ? Rupture diplomatique officielle ? Réplique symbolique ? Une chose est sûre : la crise ne fait que s’aggraver.