La crise diplomatique entre la France et l’Algérie accentue les tensions vécues par les Franco-Algériens, de plus en plus ciblés par la stigmatisation et les discours extrémistes.
France : Une communauté prise entre deux feux
Alors qu’ils sont censés être un pont entre la France et l’Algérie, les Franco-Algériens subissent de plein fouet les répercussions de la crise entre les deux pays. La montée des discours extrémistes et la multiplication des amalgames nourrissent un malaise grandissant au sein de cette communauté, qui craint d’être désignée comme bouc émissaire. Le Premier ministre François Bayrou a tenté de recadrer certains propos politiques en appelant à ne pas confondre les tensions diplomatiques avec la place des Franco-Algériens dans la société française. Toutefois, les prises de position de certains courants politiques, notamment l’extrême-droite, renforcent un climat pesant où la double appartenance devient un sujet de controverse.

Une expression de plus en plus risquée
Les personnalités franco-algériennes qui osent défendre l’apaisement entre les deux pays se heurtent à une violente opposition. Les campagnes de dénigrement et les menaces sur les réseaux sociaux ciblent ceux qui assument leur attachement à l’Algérie tout en étant français. Cette situation pousse de nombreux Franco-Algériens à la prudence, par peur des répercussions professionnelles ou sociales. L’arrestation récente d’un fonctionnaire franco-algérien pour des soupçons d’espionnage illustre les suspicions qui pèsent sur cette diaspora, déjà fragilisée par une perception biaisée de son rôle dans les relations entre la France et l’Algérie. Malgré une reconnaissance officielle de son importance dans le rapprochement entre les deux nations, cette communauté peine encore à faire entendre sa voix.