De nouveau dévéloppement dans la crise France-Algérie. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, appelle à une reprise du dialogue avec l’Algérie, tandis que Bruno Retailleau attise les tensions. Les détails dans cete édition du samedi 22 mars 2025.
France-Algérie : Une crise sans précédent
Depuis fin juillet dernier, les relations France-Algérie sont au plus bas. Entre déclarations fracassantes, tensions diplomatiques et intérêts divergents, la situation semble s’enliser. Pourtant, ce vendredi 21 mars, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a adopté un ton conciliant, insistant sur la nécessité de renouer le dialogue « dans l’intérêt des Français ».
Dans une interview accordée à BFMTV, il a souligné que Paris et Alger doivent coopérer sur trois points majeurs : le renseignement, la lutte contre le terrorisme et la libération de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, actuellement en détention en Algérie.

Un double discours au sommet de l’État ?
Si Jean-Noël Barrot appelle à l’apaisement, son collègue du gouvernement, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, tient un discours diamétralement opposé. Multipliant les déclarations virulentes à l’encontre d’Alger, il ne cesse d’alimenter la crise. Un contraste qui interroge : la diplomatie française parle-t-elle d’une seule voix sur ce dossier brûlant ?
Cette situation s’ajoute à un contexte politique complexe. La France exige l’expulsion des Algériens en situation irrégulière, une demande qui reste lettre morte côté algérien. En retour, Alger fustige les « ingérences » françaises et dénonce une stratégie de pression inacceptable.
Une issue possible ou une escalade inévitable ?
Alors que la tension France-Algérie perdure depuis plusieurs mois, certains analystes estiment qu’il s’agit de la pire crise diplomatique entre les deux pays depuis l’indépendance de l’Algérie. Une fracture difficile à combler sans un changement radical de posture des deux côtés.
Jean-Noël Barrot, en insistant sur la « densité unique » des relations franco-algériennes, tente de désamorcer une situation explosive. Reste à voir si son appel à la coopération trouvera un écho en Algérie et surtout, si le gouvernement français parviendra à parler d’une seule et même voix.