Face à la rupture de coopération d’Alger, Emmanuel Macron durcit le ton : suspension d’accords, blocage des visas et riposte diplomatique musclée. Détails d’un conflit qui s’enflamme.
Macron-Alger : une rupture assumée au sommet de l’État
Les masques tombent. Dans un courrier explosif daté du 6 août, Emmanuel Macron ordonne une série de mesures inédites contre l’Algérie, accusée de bloquer toute coopération migratoire et consulaire. À l’origine de cette colère présidentielle : la fermeture totale des canaux de communication des consulats algériens avec l’État français, mais aussi la détention controversée des Français Boualem Sansal et Christophe Gléizes en Algérie.
Résultat ? Le chef de l’État ne tergiverse plus. Il réclame la suspension officielle de l’accord de 2013 sur les visas diplomatiques, un accord déjà gelé depuis l’expulsion réciproque de diplomates en avril. Et ce n’est qu’un début.
Visa, sécurité, expulsions : Paris sort les armes lourdes
La missive de Macron est claire : l’Algérie ne respecte plus ses engagements, notamment l’accord de réadmission de 1994. Pire, elle entrave les efforts français pour expulser les ressortissants jugés dangereux. Une faille que l’attentat de Mulhouse a brutalement mise en lumière. Pour y répondre, le président active l’article 47 de la loi immigration 2024 : un « levier visa-réadmission » pour refuser systématiquement des visas aux responsables algériens. Il ordonne à Bruno Retailleau de coordonner une riposte avec les autres pays de l’espace Schengen. Le ton est martial : « Sans repos, sans répit », écrit Macron. La sécurité intérieure devient l’axe central de cette nouvelle stratégie.
Une relation au bord de la rupture… mais pas sans issue ?
Ce conflit frontal illustre l’échec brutal du dialogue franco-algérien. En avril 2025, Alger avait expulsé douze diplomates français. La France avait immédiatement riposté, renvoyant douze diplomates algériens et rappelant son ambassadeur. Depuis, la tension est à son paroxysme.
Mais Macron, malgré sa fermeté, laisse la porte entrouverte. Il évoque sa volonté de relancer un dialogue « efficace et ambitieux », à condition qu’Alger lève ses blocages. Mémoires coloniales, essais nucléaires, dettes hospitalières : les dossiers explosifs s’accumulent, rendant tout rapprochement incertain.