Face à un drone malien abattu près de la frontière, l’Algérie riposte en fermant son ciel au Mali. Une escalade inédite qui menace la stabilité du Sahel et relance les inquiétudes sur l’avenir de la coopération régionale.
Le ciel se ferme, la crise s’ouvre : l’Algérie frappe fort contre Bamako
Lundi 7 avril, l’Algérie a pris une décision spectaculaire : fermer immédiatement son espace aérien à tout avion venant ou allant vers le Mali. Annonce choc du ministère de la Défense algérien, en réponse à un incident militaire frontalier… mais pas seulement. C’est aussi le symptôme d’un malaise profond entre deux puissances régionales autrefois partenaires.
Tout est parti de l’abattage d’un drone malien près de la frontière algérienne. Pour Alger, c’est une violation grave de son espace aérien, à répétition selon ses services de défense. Pour Bamako, c’est un acte inamical, dangereux, presque une provocation. « L’Algérie défend sa souveraineté, le Mali défend son honneur », commente un analyste régional. Résultat : l’escalade est lancée.
Une alliance brisée ? Quand la coopération fait place à la méfiance
Il est à rappelé que l’accord d’Alger de 2015, c’est l’Algérie qui l’avait piloté. Aujourd’hui ? Le dialogue est rompu. La méfiance a remplacé la coopération. L’Algérie se distancie du régime du général Assimi Goïta, jugé imprévisible. De son côté, le Mali se tourne vers de nouveaux alliés militaires non occidentaux, et s’émancipe des circuits traditionnels. Cette rupture va bien au-delà d’un simple conflit de frontières. C’est une recomposition géopolitique majeure qui s’annonce.
Le Sahel au bord du basculement : quelles conséquences pour la région ?
La fermeture de l’espace aérien algérien n’est pas un simple geste symbolique.
Elle pourrait :
Perturber les opérations militaires maliennes, déjà fragiles
Gêner les échanges commerciaux et humains dans les zones frontalières
Favoriser les trafics dans un climat d’insécurité permanent
Affaiblir la coopération anti-terroriste, pourtant cruciale dans la région
Selon un rapport du Centre d’analyse sahélienne, plus de 60 % des échanges transfrontaliers entre le nord du Mali et le sud algérien passent par voie aérienne ou zones frontalières contrôlées. Et maintenant ? Qui va jouer les médiateurs ? Quelle issue pour cette tension grandissante ? Peut-on encore parler de paix durable au Sahel sans un front uni entre Alger et Bamako ? La fermeture du ciel marque-t-elle le début d’une guerre froide sahélienne ? Wait and see !