Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, relance les tensions avec l’Algérie en évoquant un durcissement des mesures diplomatiques et en appelant à un “rapport de force”. Retour sur les derniers épisodes de cette escalade.
Une tension ravivée par les expulsions croisées
Le climat diplomatique entre la France et l’Algérie s’est à nouveau détérioré à la suite d’une série de mesures réciproques. Tout a commencé par l’arrestation d’un agent consulaire algérien à Paris le 3 avril, entraînant une riposte algérienne le 14 avril avec l’expulsion de 12 agents français. En réaction, la France a renvoyé le 16 avril un nombre équivalent de diplomates algériens et rappelé son ambassadeur à Alger. Ce climat de tension s’est intensifié par les déclarations de Bruno Retailleau, qui a déclaré assumer entièrement la responsabilité de ces développements, malgré le fait que les deux pays sortaient à peine d’une précédente crise de huit mois.
Lors d’une interview sur BFMTV et RMC, le ministre français de l’Intérieur a décrit les agents français expulsés comme « très choqués », évoquant les conséquences humaines et familiales de cette rupture brutale. Il a souligné que certains vivaient en Algérie avec leurs familles, ce qui rend l’expulsion d’autant plus difficile émotionnellement.

Bruno Retailleau promet une riposte plus ferme
Le ministre a également critiqué l’Algérie pour son manque de coopération dans la réadmission de ses ressortissants faisant l’objet d’Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF). Il a pointé du doigt le non-respect de l’accord bilatéral de 1994 par Alger, ajoutant que si la situation restait inchangée, la France envisagerait de nouvelles mesures. Parmi celles-ci figure la possible suspension de l’accord de 2013 qui permet aux diplomates algériens et français de voyager sans visa. Cette option viserait directement les élites diplomatiques algériennes.
Bruno Retailleau affirme vouloir privilégier la diplomatie, mais reste déterminé à utiliser d’autres leviers si nécessaire. En appelant à un “rapport de force”, il montre que Paris n’exclut aucun scénario pour faire pression sur Alger et faire évoluer la situation actuelle.