Les dirigeants de transition du Mali ont franchement critiqué l’Algérie, l’accusant de soutenir le terrorisme dans la région du Sahel. Ces accusations ont été formulées dans une déclaration publiée le mercredi 1ᵉʳ janvier 2025 par le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Le communiqué mentionne que les commentaires du ministre algérien des Affaires étrangères confirment les accusations précédentes du gouvernement de transition, exprimées dans leur communiqué numéro 064 du 25 janvier 2024, qui dénonçait déjà l’Algérie pour son soutien présumé aux groupes terroristes déstabilisant le Mali, en leur fournissant refuge et support tout en orchestrant leurs activités criminelles contre les civils du Mali et du Sahel.
Lors d’une conférence de presse tenue le lundi 30 décembre, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a discuté de la situation au Sahel, soulignant l’impossibilité d’une solution militaire dans la région et refusant de catégoriser comme terroristes les mouvements politiques signataires de l’accord de paix d’Alger en 2015. Le gouvernement malien, qui a pris le pouvoir suite à un coup d’État, s’est désengagé de l’accord d’Alger en janvier 2024, arguant que les succès de l’armée malienne et les pressions exercées sur les groupes terroristes, qu’ils affirment être soutenus par l’Algérie, étaient mal perçus par certains officiels algériens.
Le gouvernement de transition interprète les déclarations d’Ahmed Attaf comme une nouvelle ingérence de l’Algérie, alléguant que le Mali n’a ni demandé ni besoin de leçons de la part de l’Algérie. La publication du gouvernement de transition contient des critiques sévères contre l’Algérie, l’accusant d’ingérence, d’actions empreintes de paternalisme, de condescendance, de mépris, d’une sympathie évidente pour les groupes terroristes, et d’adopter une stratégie de « pompier-pyromane ».
Le régime actuel au Mali lance une fois de plus des critiques contre l’Algérie
Les dirigeants maliens issus du coup d’État de mai 2021 ont intensifié leurs attaques en conseillant à l’Algérie de se concentrer sur ses propres défis internes, y compris la question kabyle. Cette démarche, qui semble influencée par le Maroc, risque de nuire davantage aux relations entre l’Algérie et le Mali. En effet, après que l’ambassadeur marocain à l’ONU a exprimé son soutien au MAK, un groupe considéré terroriste par l’Algérie, en août 2021, l’Algérie a coupé les ponts avec le Maroc. Abdelaziz Rahabi a expliqué à TSA que cette rupture aurait dû être immédiate, mais l’Algérie a préféré temporiser pour donner une chance au Maroc de s’expliquer et pour éviter une réaction trop précipitée.
Le comportement des autorités de transition maliennes inclut régulièrement des propos et attaques inacceptables contre l’Algérie. En septembre, le colonel Choguel Kokalla Maïga, alors Premier ministre du Mali, a critiqué l’Algérie devant l’Assemblée générale des Nations-Unies, accusant le pays de soutenir le terrorisme et insultant ses représentants. En réponse, le ministre des Affaires étrangères algérien a répondu de manière mesurée à ces accusations.
La situation sécuritaire au Mali s’est dégradée après que les autorités de transition ont annulé les accords de Paix d’Alger, ce qui a mené à une attaque meurtrière contre les militaires maliens par des rebelles en juillet dernier. L’ingérence de pays étrangers, y compris le Maroc, complique et aggrave la situation au Sahel.