Alors que Paris et Alger tentent d’apaiser leurs tensions, Dominique de Villepin critique vivement la gestion de la crise par Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Une réconciliation fragile entachée par des divergences politiques à Paris
Malgré l’annonce officielle d’un retour à la normale entre la France et l’Algérie, la diplomatie reste marquée par des tensions non résolues. Huit mois de crise ont profondément affecté les liens entre Alger et Paris, et la manière dont la France a géré la situation suscite encore des remous. Parmi les rares figures politiques à droite ayant ouvertement exprimé leur désaccord, Dominique de Villepin se démarque par une critique ferme de la méthode adoptée par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur.
Villepin a fustigé les déclarations offensives de Retailleau à l’égard de l’Algérie, notamment les menaces de sanctions et de rapports de force, jugées contre-productives. Selon l’ancien Premier ministre, ces prises de position compromettent les efforts de rapprochement entrepris par les deux États. Il a mis en garde contre le risque de surenchère identitaire, estimant que de tels propos ne relèvent pas des attributions du ministère de l’Intérieur, mais bien du Quai d’Orsay, sous la direction du président de la République.

Dominique Villepin dénonce une communication brouillonne au sommet de l’État
Dominique de Villepin ne s’est pas arrêté à la critique de Retailleau. Il a également remis en question la posture d’Emmanuel Macron, qui semble avoir laissé son ministre de l’Intérieur s’exprimer librement sur des sujets diplomatiques majeurs. Une stratégie apparente du « bon flic/mauvais flic » entre l’Élysée et le gouvernement, incarnée par Macron et Jean-Noël Barrot d’un côté, et Retailleau de l’autre.
Pour Villepin, cette cacophonie gouvernementale nuit gravement à la crédibilité de la diplomatie française. Il déplore une mise en scène indigne des enjeux que représentent les relations avec l’Algérie, partenaire historique et stratégique. À ses yeux, une crise de cette ampleur exige clarté, cohérence et hauteur de vue – qualités absentes dans la gestion actuelle du dossier.