La cour d’appel militaire de Blida, 50 km à l’ouest d’Alger, a prononcé de lourdes peines contre Guermit Bounouira, ainsi que le général et ancien Commandant de la gendarmerie algérienne, Ghali Belkecir, en fuite à l’étranger.
Le juge près cette cours a, selon des détails rapportés ce dimanche par le quotidien francophone El Watan, confirmé le verdict prononcé en janvier dernier par un tribunal militaire de la même ville, contre Guermit Bounouira condamné à la peine capitale. Réfugié en Turquie au lendemain du décès, fin décembre 2019, de l’ancien homme fort de l’armée algérienne, cet adjudant-chef a été extradé en 2020 et placé aussitôt en détention à la prison militaire de Blida.
Il est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont « divulgation d’informations confidentielles touchant aux intérêts de l’armée et de l’Etat », « collecte et transmissions d’informations à des parties ou des pays tiers » et « violation de l’obligation de réserve dans le but de porter atteinte à la sécurité et aux intérêts de l’Etat ».
Ce dernier, selon la même source, est poursuivi aussi pour quatre autres affaires, en attente de jugement, dont celle concernant un enregistrement vidéo diffusé sur les réseaux sociaux alors qu’il était en détention où il a révélé, selon lui, « ce qui s’est passé au sein de l’armée ».
Pour cette dernière affaire, son frère et un officier ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt.
Le juge près la cour militaire a également confirmé la condamnation à perpétuité à l’encontre de l’ancien Commandant de la gendarmerie, le général Ghali Belkecir, qui a réussi à acheter la nationalité de Vanuatu, un archipel du pacifique considéré comme le paradis « des criminels au col blanc ».
La même peine a été prononcée à l’encontre de l’ancien diplomate réfugié en Angleterre et un des dirigeants de l’organisation « Rachad », classée par les autorités algériennes comme « entité terroriste », Mohamed Larbi Zitout. Ce dernier serait en contact avec Guermit Bounouira qui lui aurait transféré des dossiers en sa possession.
Citant des sources proches de la défense, le journal précise que l’ex-secrétaire de Gaïd Salah « a pris de nombreux documents classés confidentiels sur les mouvements dans les rangs de l’armée et le fonctionnement interne de celle-ci, pour les utiliser comme monnaie d’échange contre un statut de protégé ».
« Quelque temps après son arrivée en Turquie, il aurait été approché par Larbi Zitout, puis par le frère de ce dernier, un commerçant, vivant dans un des quartiers les plus huppés d’Istanbul», écrit le journal.