À Alger, la SEAAL chamboule la distribution d’eau dans 5 communes à cause d’un arrêt brutal. Mais derrière cette crise, un plan audacieux de modernisation est lancé. Explications.
Coupure d’eau dans l’est d’Alger : cinq communes touchées sans préavis
La nouvelle est tombée comme une douche froide. Ce vendredi, la Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (SEAAL) a annoncé un réaménagement urgent de son programme de distribution d’eau potable. En cause : l’arrêt temporaire de la station de dessalement d’El Marsa, une infrastructure stratégique. Résultat ? Les robinets à sec pour les habitants de El Marsa, H’raoua, Aïn Taya, Bordj El Bahri et Rouiba, cinq communes de l’est de la capitale.
Si la SEAAL tente de calmer la colère montante en promettant un retour progressif à la normale, la coupure a suscité incompréhension et frustration dans les foyers. Plusieurs voix s’élèvent déjà sur les réseaux sociaux pour dénoncer un manque de communication et des conséquences lourdes sur le quotidien.
Un tournant stratégique : la SEAAL mise tout sur l’innovation et les start-up
Mais derrière cette crise, une autre réalité se dessine : la SEAAL prépare une révolution silencieuse. Ce jeudi à Alger, la société a signé une série de conventions inédites pour intégrer des start-up et des micro-entreprises à sa chaîne d’innovation. Objectif affiché : moderniser la gestion de l’eau et accélérer les solutions aux problèmes chroniques du secteur.
Parmi les temps forts : Un accord-cadre stratégique avec Algeria Venture pour former des start-up spécialisées dans l’économie verte; Une convention avec la NESDA pour faciliter l’accès des jeunes porteurs de micro-projets aux marchés publics; Des partenariats concrets avec des micro-entreprises en plomberie et bâtiment pour intervenir directement sur le terrain.
Un véritable changement de paradigme, salué par les ministres présents, qui espèrent une meilleure intégration des jeunes talents et une exploitation plus efficace des nouvelles technologies, notamment dans le dessalement de l’eau de mer.
Start-up, digitalisation et sous-traitance : vers une SEAAL nouvelle génération ?
Le message est clair : la SEAAL veut casser les codes. Le secteur, longtemps figé, pourrait devenir un laboratoire d’innovation. Paiement électronique, solutions écoresponsables, plateformes de mise en relation : les start-up présentes lors de l’événement ont exposé des projets aussi audacieux que concrets. Mais ces ambitions suffiront-elles à regagner la confiance des citoyens, en particulier ceux qui se retrouvent à sec aujourd’hui ?
La réussite de ce virage dépendra surtout de la rapidité d’exécution et de la capacité de ces jeunes entreprises à transformer les promesses en solutions concrètes. Entre tensions sur le terrain et ambitions de transformation, la SEAAL joue une carte risquée mais nécessaire. Si les innovations annoncées se concrétisent, elles pourraient redéfinir la gestion de l’eau en Algérie. En attendant, les habitants des cinq communes concernées attendent une seule chose : que l’eau coule à nouveau.