La société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (SEAAL) a annoncé une coupure d’eau le 30 juin 2025. Entre coupures d’eau urgentes à Alger et lancement d’une ferme aquacole innovante à Tizi-Ouzou, l’Algérie vit deux réalités opposées dans sa gestion de l’eau. Découvrez les dessous de ces faits marquants.
Quand l’eau coupe à Alger, l’aquaculture coule à flots à Tizi-Ouzou
Le lundi 30 juin 2025, des milliers de foyers à Alger vont vivre une nouvelle coupure d’eau. C’est ce qui est annoncé par la SEAAL. Pendant ce temps, à Tizi-Ouzou, une ferme aquacole flambant neuve promet une production massive de poissons. Deux réalités qui interpellent : pénurie ici, prospérité là-bas.
Alger à sec : la SEAAL sonne l’alarme
La Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (SEAAL) a lancé une alerte urgente : une fuite majeure sur une conduite de 700 mm à Ouled Fayet impose des coupures temporaires dans plusieurs communes. Les habitants sont appelés à rationner leur consommation.
Si la société rassure quant au retour progressif du service une fois les travaux achevés, ces perturbations tombent en pleine période estivale, où la demande explose. Un timing jugé inacceptable par certains usagers, déjà excédés par les restrictions récurrentes.
Tizi-Ouzou parie sur les poissons pour irriguer son économie
À plusieurs kilomètres, une toute autre ambiance. À Mizrana, commune côtière de la wilaya de Tizi-Ouzou, une ferme aquacole ultramoderne vient de voir le jour. Baptisé Poissons d’Or, le projet privé promet de produire 1,4 million de poissons marins dans ses cages flottantes. Objectif : nourrir les marchés locaux et créer de l’emploi.
L’État et la BADR soutiennent activement cette initiative, qui s’inscrit dans une logique de sécurité alimentaire durable. Le maire parle déjà d’un « tournant économique » pour la région, longtemps délaissée par les investissements lourds.
Une Algérie à deux vitesses face à l’eau
D’un côté, des robinets à secb annoncé par la SEAAL. De l’autre, des cages pleines de vie marine. Ces deux événements du même jour révèlent une Algérie à deux vitesses : celle qui lutte pour maintenir ses infrastructures en état, et celle qui innove pour assurer son avenir.
Le contraste soulève des questions cruciales : comment expliquer ces déséquilibres ? Pourquoi certaines régions avancent pendant que d’autres régressent ? La réponse se trouve peut-être dans la vision stratégique des décideurs… ou son absence. La gestion de l’eau en Algérie oscille entre urgence et opportunité. Si Alger colmate les brèches, Tizi-Ouzou construit l’avenir. La transition hydrique ne se jouera pas uniquement dans les canalisations, mais dans la capacité du pays à harmoniser ses politiques territoriales.