En forte baisse au premier trimestre 2025, les exportations françaises vers l’Algérie subissent l’impact direct de la dégradation des relations politiques entre les deux pays.
Un recul historique des exportations françaises vers l’Algérie
Les échanges économiques entre Paris et Alger traversent une période critique. Selon les données des douanes françaises relayées par Le Figaro, les exportations tricolores vers l’Algérie ont chuté de 18 à 25 % entre janvier et mars 2025, passant de 1,25 milliard d’euros à 992 millions. Pour la première fois, elles tombent sous la barre symbolique du milliard d’euros, un signal d’alarme pour les entreprises françaises historiquement implantées sur le marché algérien.
Cette tendance, qui pourrait se poursuivre tout au long de l’année avec une baisse annuelle estimée à plus de 15 %, inquiète les analystes du commerce extérieur. L’Algérie, pourtant considérée comme l’un des partenaires économiques majeurs de la France en Afrique, semble se détourner progressivement de son allié historique, dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu.

Une crise diplomatique qui paralyse les investissements et les PME
Cette dégradation économique est étroitement liée aux tensions politiques croissantes entre la France et l’Algérie. Le point de rupture a été franchi à l’automne 2024, lorsque Emmanuel Macron a publiquement reconnu la « marocanité » du Sahara occidental, provoquant la colère d’Alger. Depuis, plusieurs obstacles ont été signalés dans les circuits d’import-export, malgré les démentis des autorités algériennes.
Les conséquences ne se limitent pas aux seuls échanges commerciaux. Deux usines importantes – Renault pour les véhicules légers et Volvo-Renault Trucks pour les poids lourds – ont vu leurs projets de reprise bloqués par les autorités algériennes. Les PME françaises, estimées à 6 000 en activité dans le pays, sont particulièrement exposées. Michel Bisac, président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF), s’inquiète d’une situation qui fragilise les acteurs économiques les plus modestes, dans un climat d’incertitude croissante pour l’avenir des relations bilatérales.