Après deux semaines de tension diplomatique, l’Algérie et le Mali rétablissent progressivement leurs liens. Les motivations profondes résident dans les intérêts du pétrole communs. Explorez les détails de cette normalisation, fortement influencée par les avantages envisagés de l’exploitation des hydrocarbures au Mali.
Retour à la normale : Les dessous des tensions et l’influence du pétrole
La récente brouille diplomatique entre l’Algérie et le Mali, marquée par le rappel des ambassadeurs, trouve son apaisement avec le retour progressif de ces derniers dans leurs postes respectifs. Les motifs de cette crise résident dans des concertations unilatérales de l’Algérie avec les rebelles touaregs et la réception controversée du « l’Imam contestataire » Mahmoud Dicko par le président algérien.
Cependant, l’Algérie, exprimant son engagement envers la paix au Mali, souligne son attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté malienne. Cette normalisation en cours entre deux voisins interdépendants trouve également ses racines dans des intérêts économiques cruciaux.
Commerce de contrebande et impact économique
Le nord du Mali tire une part significative de ses ressources du commerce de contrebande, toléré par l’État malien, à l’exception de certaines marchandises. Ce commerce, notamment dans le domaine pétrolier, représente un pilier majeur de l’économie régionale. La Banque Mondiale souligne que les importations maliennes, évaluées à plus de 54 millions de dollars annuels, ont connu une baisse significative depuis 2011, année du pic du commerce entre le Mali et l’Algérie.
L’Algérie et ses ambitions pétrolières au Mali
Avant même les troubles au Mali, l’Algérie avait pour objectif d’accroître sa production pétrolière de manière substantielle d’ici 2025. Impliquée depuis 2007 dans l’exploration pétrolière malienne via sa filiale internationale, la Sonatrach, l’Algérie a vu ses ambitions contrariées par l’instabilité politique dans la région.
Rétablir la paix pour reprendre les activités pétrolières :
La suspension des activités de prospection dans le nord du Mali par la Sonatrach en 2012, en raison de l’instabilité, a créé une impatience palpable pour reprendre ces opérations. L’Algérie, activement impliquée dans les initiatives de paix au Mali, a vu ses actions parfois mal interprétées par Bamako. Malgré les défis, l’Algérie considère que la paix et la stabilité dans le nord du Mali sont cruciales pour ses ambitions pétrolières.
Un pas vers la normalisation alimenté par le pétrole
Bien que la normalisation des relations entre le Mali et l’Algérie soit un processus complexe, les enjeux pétroliers partagés semblent jouer un rôle décisif dans ce rapprochement. Les deux pays, liés par des intérêts économiques et géopolitiques, travaillent progressivement à apaiser les tensions, ouvrant ainsi la voie à une coopération future dans le secteur pétrolier.