Dans un entretien à JA, Laurence Rossignol, vice-présidente du Sénat regrette le silence des autorités françaises face à la répression en Algérie.
«Monsieur le ministre, que pouvons-nous faire pour garantir [les libertés fondamentales] en Algérie ?». Le 26 mai dernier, la sénatrice française Laurence Rossignol a interpellé Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères sur le virage répressif que connaît le pays.
À quelques semaines du scrutin législatif en Algérie, avant lequel des manifestations du Hirak ont été empêchées par les forces de l’ordres, la vice-présidente du Sénat français alerte sur la répression croissante à laquelle font face les militants pacifiques du mouvement, qui avaient réussi en 2019 à obtenir la démission d’Abdelaziz Bouteflika.
Pour Jeune Afrique, la parlementaire revient sur le soutien du gouvernement français au président Abdelmadjid Tebboune.
Jeune Afrique : Le 26 mai dernier, vous avez interrogé le ministre des Affaires étrangères, Jean Yves le Drian à propos des arrestations politiques en Algérie. Pourquoi avoir posé cette question ?
Laurence Rossignol : Parce que la situation des droits humains en Algérie est plus que préoccupante et qu’il incombe à la diplomatie française d’œuvrer à la diffusion des valeurs universelles censées nous guider : la justice et le respect de la dignité humaine. Je suis une militante antiraciste de longue date.
Cet engagement m’a amené à rencontrer beaucoup de gens et à militer avec des amis franco-algériens. Je me suis intéressée à ce qui se passe au-delà de la Méditerranée, j’ai été amenée à suivre précisément la mobilisation du Hirak. J’ai pu être tenue au courant de manière fiable, par des personnes en qui j’ai une grande confiance.
Jeune Afrique Algérie