Le concert de DJ Snake prévu au stade Nelson Mandela est suspendu sur ordre du ministre. Pelouse en danger, pénurie de stades, pression politique… L’événement vire au feuilleton national.
DJ Snake évincé du stade : la pelouse plus forte que la musique ?
Coup de tonnerre pour les fans algériens : le concert tant attendu de DJ Snake prévu le 22 août au stade Nelson Mandela d’Alger est officiellement reporté. Et la raison a de quoi faire grincer des dents : protéger l’état de la pelouse, en pleine saison footballistique. Derrière cette décision, un homme : Walid Sadi, ministre de la Jeunesse et des Sports, également président de la FAF.
Selon des sources proches citées par El Khabar, c’est lui qui a personnellement exigé l’annulation de l’événement. Son objectif : préserver le seul terrain encore utilisable pour les matchs de championnat. Mais ce report sonne comme un aveu accablant : la capitale algérienne est en crise sportive.
Le stade du 5 Juillet est fermé depuis les tragiques incidents du 21 juin, qui ont coûté la vie à quatre supporters du MCA. Le stade de Douéra ? En rénovation pour huit semaines. Il ne reste donc que Nelson Mandela… Un bijou en péril, que l’État tente désespérément de préserver.
La capitale privée de concerts… et d’infrastructures sportives
Alors que le Nelson Mandela Stadium aurait dû fermer après la finale de la Coupe d’Algérie du 5 juillet, il reste aujourd’hui la seule option de repli. Résultat : ni concerts, ni repos pour la pelouse, et un public sacrifié. L’événement musical, pourtant chargé d’émotion et d’attente, devait marquer le grand retour de DJ Snake en Algérie, pays d’origine de sa mère.
L’artiste, au sommet de sa carrière, avait créé l’engouement avec son morceau « Disco Maghreb » (plus de 186 millions de vues sur YouTube), et fait vibrer Oran en 2022 aux Jeux Méditerranéens. Et plus récemment, c’est le président Tebboune lui-même qui l’a reçu. Sur ses réseaux, DJ Snake écrivait : « Merci pour cette chaleureuse rencontre ». Une proximité qui laissait espérer un événement d’envergure nationale. Mais au final, la pelouse a eu le dernier mot.
Un report sans date : frustration et silence radio
Aujourd’hui, aucune nouvelle date n’a été annoncée. Le silence pèse lourd, alors que des milliers de fans attendent toujours de vivre ce moment unique. L’annulation, aussi brutale qu’opaque, soulève des questions sur les priorités des autorités algériennes : l’art et la culture sont-ils toujours relégués au second plan ?
Ce revers jette une lumière crue sur la gestion chaotique des infrastructures sportives en Algérie. Une situation qui, loin de s’arranger, fait de la capitale un désert événementiel… au détriment de la jeunesse, de la culture, et d’un artiste mondial qui rêvait de faire vibrer Alger.