Les dépenses extravagantes de la monarchie marocaine et leur impact financier sur les citoyens sont de nouveau sous les projecteurs suite à la révélation des salaires de hauts fonctionnaires par des pirates informatiques. Le roi Mohammed VI, avec ses dépenses personnelles et les salaires exorbitants de ses employés, représente une charge énorme pour le contribuable marocain, alors même que de nombreuses personnes souffrent de chômage et d’inflation.
Selon le journaliste Quentin Muller, spécialiste du palais royal de Rabat, et l’avocat et politicien français Salim Djellab, le roi coûterait environ 657 000 euros par jour à ses sujets. Ce chiffre semble crédible sachant que son propre secrétaire particulier gagne 120 000 euros par mois, soit 4 000 euros par jour. Cette révélation sur le salaire de Mounir Al Majidi a choqué de nombreux Marocains, suite à un piratage majeur réalisé le 8 avril par des pirates se revendiquant algériens, ciblant les systèmes du ministère marocain du Travail et de la Sécurité sociale (CNSS).
Ce piratage a exposé les données de 500 000 entreprises, à travers 54 000 fichiers PDF selon des sources de la presse marocaine. Parmi les informations divulguées, on trouve les salaires de structures clés telles que Siger, la holding personnelle du roi, ainsi que d’autres institutions importantes. Al Majidi reçoit 1,3 million d’euros par an en tant que gestionnaire de Siger, sans que l’on sache si cela inclut également ses revenus de secrétaire particulier.
Salim Djellab souligne sur X que, pendant que le roi vit dans le luxe, son bras droit Mounir El Majidi accumule 120 000 € mensuels dans un pays où le salaire minimum est à peine supérieur à 280 €.
Maroc : un homme politique et avocat français critique une « monarchie prédatrice » sous l’ère Mohammed VI
Au Maroc, le salaire moyen est d’environ 340 euros, mais la plupart des citoyens ne touchent pas cette somme. Selon le World Inequality Report, le pays figure parmi les plus inégalitaires du monde. L’édition 2022 de ce rapport révèle que 10% des Marocains se partagent plus de la moitié du revenu national. La famille royale, incluant le roi, affiche ouvertement une richesse immense, visible à travers leurs multiples palais et résidences de luxe, tant au Maroc qu’à l’étranger.
Forbes estime la fortune du roi à 5,5 milliards de dollars en 2015, tandis qu’El Confidencial rapporte que la fortune globale de la famille royale atteint approximativement 6,97 millions d’euros. Par le biais de la holding Siger, le roi contrôle une grande partie de l’économie marocaine, possédant 60% du Fonds marocain d’investissement qui représente 6% du PIB national. De plus, le budget de l’État alloue annuellement une somme importante à la famille royale : en 2023, 543,4 millions de dirhams (52 millions d’euros) ont été prévus pour les dépenses royales.
Durant cette même année, le journaliste Quentin Müller de Marianne a été expulsé du Maroc alors qu’il enquêtait sur le roi Mohammed VI. Face à ces données, l’avocat Salim Djellab critique une « monarchie prédatrice » qui « exploite les richesses nationales, perpétue un système de corruption généralisé et réduit les citoyens à une condition de servitude moderne ».
Il critique également une partie de la gauche franco-marocaine qu’il accuse de complaisance, malgré ses postures progressistes à Paris, en ignorant les abus, la situation au Sahara occidental et la nature corrompue du régime.