L’Algérie annonce une baisse du chômage à 9,7 % en 2024. 450 000 emplois créés, allocation chômage… Réelle avancée ou simple ajustement statistique ? Décryptage.
L’Algérie annonce une chute historique du chômage : un vrai succès ou une illusion ?
L’Office national des statistiques (ONS) a frappé fort ! Alors qu’en octobre 2024, le taux de chômage était estimé à 12,7 %, une révision surprise vient d’abaisser ce chiffre à 9,7 % en fin d’année. Une baisse spectaculaire qui suscite autant d’admiration que de scepticisme. Qu’est-ce qui se cache vraiment derrière ces chiffres ?
450 000 emplois créés, un record qui interroge
L’Algérie affiche un bilan impressionnant : 450 000 nouveaux postes de travail en 2024. Mais ce chiffre inclut-il la réalité du terrain ? Une partie de ces emplois n’a été recensée qu’en fin d’année, et 70 000 postes supplémentaires restent encore à comptabiliser.
Fait marquant : Parmi les travailleurs, 337 000 se trouvent coincés entre emploi informel et allocation chômage. Ils perçoivent une aide tout en étant disponibles pour des opportunités d’emploi officiel. Un signal fort sur la mutation du marché du travail.
Allocation chômage : levier social ou biais statistique ?
Depuis son introduction, l’allocation chômage a changé la donne. Ce dispositif unique dans la région a permis de soutenir des milliers de demandeurs d’emploi. Mais a-t-il été exploité pour réduire artificiellement le taux de chômage ?
L’ONS justifie cette baisse par plusieurs facteurs :
- L’impact des réformes économiques et sociales depuis 2019.
- La prise en compte tardive des postes d’emploi créés en octobre 2024.
- Les éventuelles réponses biaisées lors des enquêtes.
Des chiffres révisés… et une réalité plus nuancée
Si la baisse du chômage semble spectaculaire, plusieurs questions demeurent :
- Quel est le poids réel de l’emploi informel ?
- Les nouveaux postes sont-ils durables ou précaires ?
- Le mode de calcul du chômage reflète-t-il fidèlement la situation sur le terrain ?
Cette révision statistique met en lumière les avancées économiques de l’Algérie, mais aussi ses paradoxes. La création massive d’emplois et le soutien aux chômeurs sont des signaux positifs, mais les chiffres cachent une réalité plus complexe.