Le gouvernement français a dissout l’Institut européen des sciences humaines en Bourgogne, accusé de promouvoir un islam radical et lié aux Frères musulmans. Une décision explosive qui relance le débat sur l’islam en France.
Un coup de tonnerre politique et religieux
La décision tombe comme une bombe. Mercredi 3 septembre, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé sur X la dissolution de l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Bourgogne. Motif : l’école aurait promu un islam radical, allant jusqu’à justifier le « djihad armé ». Une accusation lourde, prise au plus haut sommet de l’État, en Conseil des ministres. Pour Retailleau, il s’agit d’une étape majeure dans la lutte contre « l’entrisme de la mouvance frériste », visant directement l’influence des Frères musulmans en France.
Paris impose sa vision des imams
Cette décision s’inscrit dans la stratégie d’Emmanuel Macron de « former des imams à la française ». Un rapport commandé par l’Élysée pointait la montée en puissance des Frères musulmans, jugée « menaçante pour la cohésion nationale ».
Fondé en 1992 par l’Union des organisations islamiques de France (devenue Musulmans de France), l’IESH a toujours été dans le viseur des autorités pour ses liens présumés avec des réseaux islamistes. En juin déjà, l’institut avait reçu un avis de dissolution et vu ses avoirs gelés, dans le cadre d’une enquête sur un financement qatarien non déclaré.
L’institut crie au complot et dénonce une « chasse aux musulmans »
Face aux accusations, le doyen Larabi Becheri rejette un rapport « bâclé », rédigé après un simple déjeuner avec lui, sans jamais interroger ni enseignants ni étudiants. Pour l’IESH, cette dissolution repose sur des « approximations vieilles de plusieurs décennies » et cache une volonté politique : frapper une institution musulmane légale pour délégitimer la présence islamique en France. Un argument qui trouve écho : une vingtaine de conseils départementaux, d’associations et de cultes musulmans ont exprimé leur indignation dans une tribune, dénonçant une décision arbitraire et stigmatisante.