Le tribunal de Dar el Beida a rendu son verdict : Boualem Sansal écope de cinq ans de prison ferme. Une décision qui embrase la sphère politique et diplomatique !
Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison : une affaire qui secoue l’Algérie et la France
Le couperet est tombé. Ce jeudi 27 mars, le tribunal de Dar el Beida (Alger) a condamné l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à 5 ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars. Un verdict qui ne manque pas de faire réagir. Pourquoi cet auteur, autrefois salué pour ses écrits, se retrouve-t-il derrière les barreaux ?
Une condamnation aux lourdes conséquences
Lors de son procès le 20 mars, le parquet avait requis 10 ans de prison et une amende d’un million de dinars. Accusé d’atteinte à l’unité nationale, d’outrage à corps constitué et de détention de vidéos compromettantes, Boualem Sansal paie le prix fort pour ses déclarations controversées.
Son arrestation, survenue le 16 novembre à l’aéroport d’Alger, a marqué un tournant. Il était sous le coup d’une enquête après des propos polémiques tenus en octobre dernier. En affirmant que la France coloniale aurait « tronqué » une partie du Maroc au profit de l’Algérie, il a relancé des tensions historiques explosives.
Un procès sur fond de crise diplomatique
Ce dossier ne se limite pas à une simple affaire judiciaire. Il s’inscrit dans un climat diplomatique déjà tendu entre Alger, Paris et Rabat. L’Algérie a réagi avec fermeté à la reconnaissance par Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental en juillet dernier, provoquant un sérieux refroidissement entre les deux pays.
En France, la condamnation de Boualem Sansal a provoqué une vague d’indignation. Le président Macron lui-même a déclaré que l’Algérie se « déshonorait » en emprisonnant « un homme gravement malade ». De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fait de cette affaire un cheval de bataille, multipliant les critiques et les pressions diplomatiques.
Une manipulation politique ?
Si la droite et l’extrême-droite française montent au créneau pour exiger la libération de l’écrivain, certains voient dans cette affaire un coup politique. Le député LFI Manuel Bompard accuse Retailleau d’instrumentaliser ce dossier à des fins électorales. Candidat à la présidence du parti Les Républicains, il jouerait sur l’émotion pour rassembler les droites en vue de 2027.
Il faut noter que Boualem Sansal a la possibilité de faire appel devant la Cour d’Alger. Reste à savoir si cette affaire continuera d’attiser les tensions internationales ou si elle se résoudra discrètement dans les coulisses diplomatiques.